Sans trop savoir pourquoi, j’ai fait un pas de côté en suivant les traces qui mènent jusqu’à la montagne. Une étrange fumée monte doucement vers le ciel. Je porte un vieil appareil photo argentique et un gros casque m’écrase un peu les oreilles. J’écoute la musique, les synthétiseurs analogiques et les arpèges de guitare électrique. Je regarde la roche et le paysage qui brûlent. Je me laisse doucement porter par les mélodies au moment où surgit un immense hélicoptère. J’ai à peine le temps de me retourner que déjà des militaires sont en train de me trainer vers le véhicule. J’attrape mon appareil photo. Dans le viseur, je vois quelques glyphes aux formes vaguement anthropomorphes se faire engloutir par un torrent de lave. J’appuie sur le déclencheur. Click Clac.
Mine de rien, en choisissant d’accompagner le film « Les Rendez-vous du Diable » d’Haroun Tazieff, Karine Larivet et Orval Carlos Sibelius laissent avec leur musique une empreinte forte qui s’imprègne dans les différents sillons de nos esprits. On traverse la plupart de ces ambiances dans un état presque second et on se surprend parfois en écoutant les phrases simples de cryosphère puis l’orchestration nerveuse de L’attaque des téphras. Mais en ce qui me concerne, j’avoue bloquer depuis quelques jours sur le fingerpicking électrique – avec pas mal de delay aussi – et les orgues fantomatiques de Pastorale. Sans trop savoir pourquoi, j’ai l’impression de retrouver des images fugaces de documentaires scientifiques que j’ai dûs voir à la télévision chez mes grand-parents, quand j’avais huit ans et qu’ils me gardaient après l’école.
( ♫) Orval Carlos Sibelius – Pastorale
Mathieu