Ca devait être à la fin du mois de Juillet, quand Paris commence à se dépeupler. On n’attend pas trop devant l’entrée du Nouveau Casino. La salle n’est pas complètement remplie pour Japandroids et pourtant le son qui provient de la scène mériterait une plus large audience, ne serait ce que pour accueillir toute la générosité qui sort de cette montagne d’ampli posée là, à quelques mètres de nous. Ils sont deux sur scène, David Prowse cogne vite et fort derrière ses futs, il chante aussi sur les choeurs tandis que Brian King multiplie les riffs distordues avec sa Telecaster Deluxe – mais je ne suis pas assez proche de l’instrument pour être plus précis – allant parfois jusqu’à étouffer sa propre voix ; et pourtant c’est touchant comme ça. C’est cette même détermination, active et bienfaisante, qu’ils semblent enregistrer pour un même réseau de personnes, des irréductibles qui n’en finissent pas de croitre jour après jour.
Sur la pochette de leur prochain disque, « Near to the Wild Heart Of Life », ils ont l’air un peu désabusé, c’est un peu moins la rigolade que sur les photos de leurs précédents albums. Et pourtant les deux nouveaux titres écoutés jusqu’à aujourd’hui – Near to the Wild Heart Of Life et No Known Drink or Drug – contiennent tout ce qu’on aime entendre chez eux : Empilement de phrases de guitares saturées, patterns de batterie lancés à toute berzingue mais non sans un instant de calme lors d’un indispensable break, quand ça repart enfin, la voix porte en elle cette légère emphase que le duo semblent rechercher. Nouveau changement, on y décèle un supplément mélodique par moment, osera-t-on employer ce terme si galvaudé qu’est la pop pour qualifier cette musique ? Indéniablement oui en ce qui me concerne, puisqu’il ne se passe pas une matinée sans que j’écoute en boucle ce morceau qui donnent envie de faire le plus de bruit possible avec n’importe quel instrument, juste parce que ça fait plaisir.
( ♫) Japandroids – Near to the Wild Heart Of Life
Mathieu