J’ai voulu oublié un court instant la période en buvant un verre tout en écoutant les compositions boisées de James Jackson Toth. Il y a la fatigue, il y a la mauvaise toux, il y a l’envie de prendre de rien faire à part de rester allongé par terre pendant que les phrases de finger picking de Mallow T’ward the River se propagent tranquillement dans le salon. Ces mélodies ont une saveur doucement psychédélique, une guitare méditative ainsi qu’un chant plus ombrageux qui évoque par moment celui de Neil Young, mais en plus nasillard, plus porté dans les médiums, la référence peut sembler évidente mais il s’agit surtout d’une grammaire forte, ancrée dans l’écriture de ceux qui savent manier avec précision l’art du songwriting. En marchant dans le parc ce matin, je me suis dit qu’il fallait ce genre messager pour suivre ce chemin.
J’ai eu envie de trainer un peu ce matin mais la pluie commençait à s’intensifier alors j’ai pressé le pas, ça devait correspondre juste au moment où les doigts sur les cordes pincées ont accéléré le rythme. En profiter pour se repasser une seconde fois Mallow T’ward the River et rester une fois de plus surpris par la conclusion. Un long bourdonnement s’installe alors que la guitare acoustique et probablement un banjo se retrouvent progressivement noyés dans le mix avant qu’un étrange sample se déploie, porté par une ligne de basse assez puissante. Et puis ça s’arrête là au bout de quelques secondes. Et puis ça repart sur des arpèges calmes et c’est presque parfait parce qu’on ne fait que passer.
( ♫) Wooden Wand – Mallow T’ward The River
Mathieu