Ca commence par des voix bizarrement enregistrées et des guitares disloquées. La batterie tient le rythme pour tout le monde, chacun doit jouer dans ce registre binaire qui permet à Alex Edkins de déclamer l’intégralité des ses textes avec une tension qui vous prend systématiquement à la gorge. Ca ne dévie pas d’un iota de cette ligne tracée, sauf pour alterner des instants où une basse distordue revient sur le devant de la scène soudainement mise en valeur par le mix avec des moments plus noisy où l’on se rappelle que le bruit est le plus beau des sons. A la fin tout s’emballe, Hayden Menzies semble vouloir tout casser derrière ses futs, comme si le stoïcisme imposé par une telle composition devenait soudainement intenable.
J’avoue avoir éhonteusement raté les deux premiers albums de Metz. On en oublie parfois avec évidence cette musique qui semble nous correspondre, et cela malgré l’écoute rapide d’une poignée de titres issus de « II ». En ces jours où l’automne arrive plus vite qu’on ne le voudrait, les guitares de Metz, aussi aiguisées que du fil de fer barbelé, sont un indéniable remède contre le froid tant les onze titres de « Strange Peace » procurent juste ce qu’il faut de hochements de tête nerveux et d’amples mouvements désynchronisés. A la fin de Raw Materials on se retrouve courbaturé, avec les oreilles qui bourdonnent, épuisé mais heureux, ne souhaitant qu’un repos étrange.
( ♫) Metz – Mess Of Wires
Mathieu