Sur scène ils sont habillés tout de noir. On dirait qu’ils veulent jouer la même musique que Sunn O))) mais avec la volonté d’échanger les cinquante amplis par des instruments folkloriques. On s’appuie sur le marbre et on écoute cette musique pendant que, justement, une partie du public – dont les t-shirts nous donnent comme indication qu’ils sont fans de Slayer – semble rentrer en transe à l’écoute de ce trio de Lausanne. La musique de La Tène tourne en boucle jusqu’à creuser un sillon permanent dans les recoins perdus de notre cerveau. Au delà de ce que l’on peut imaginer, cette musique minimaliste avance au grès de cette rythmique hypnotique. Elle nous interpèle avec des sons fantomatiques sortis de je-ne-sais-quelle harmonium indien. Elle bourdonne dans nos oreilles au grès des notes jouées sur une vielle à roue que l’on imagine, allez savoir pourquoi, particulièrement imposante.
Quarante-cinq minutes plus tard je n’ai toujours pas bougé. Le groupe s’est arrêté et laisse résonner ses instruments pendant quelques courtes secondes qui semblent durer une éternité. Le temps de reprendre ses esprits, on essaie de garder cette simplicité avant que tout cela ne se termine. On repart les bras ballants au milieu des banlieues parisiennes et il faudra réécouter cette musique dans le calme de son appartement. Aux premiers signes d’automne, quand les températures baissent et la nuit tombe, il sera toujours bon de se perdre dans les arrangements électro-acoustiques de La Tène.
( ♫) La Tène – La Tardive
Mathieu