Tu pianotes sur les touches du clavier les yeux rivés sur ton écran. Les lignes de code se multiplient pour prendre une forme néanmoins lisible pour quelques initiés habitués à ce dialecte technique. Les synthétiseurs modulent encore quelques sons hypnotiques, se rapprochant d’une sorte de cyber-espace, une idée que l’on aurait pu se faire de l’année 2017 au milieu des années 80 et 90. Une pause, le temps d’enlever ce casque de tes oreilles et de contempler un temps les microprocesseurs qui prennent la poussière. La démo d’un jeu vidéo tourne en boucle sur l’écran cathodique de la télévision. La musique reprends, les infrabasses bourdonnent et il est déjà temps de vérifier les résultats de cette séquence de tests.
Flash-forward, ton ordinateur à cinquante euros tient maintenant dans la poche. Un truc pas cher, trouvé sur internet et sur lequel il est possible de programmer un ensemble de jeux vidéos 8-bits dont la bande son, une fois remasterisée comme il se doit, pourrait ressembler, par moment, à ce nouveau disque de Jim Jupp et Jon Brooks. Les rythmiques ont quelques choses d’hypnotiques et poussent à un état de concentration assez intense au moment où tu finalises ces composants orientés objets. Quand tu démarres ton premier modem 56k tu te dis que rien ne vaut cette caravane achetée il y a trois semaines pour y vivre avec juste un cinquantaine de disques, quelques livres et un ordinateur au milieu de la campagne.
( ♫) The Belbury Circle – Cloudburst Five
Mathieu