Idles – Brutalism

Le réveil sonne. Tu l’arrêtes dans un geste rageur alors qu’il fait encore nuit. Les riffs de basse ronflent, turbinent dans tes oreilles jusqu’au moment où tu t’extirpes du lit. Tu t’habilles avec les vêtements de la veille. Tu sors dans le froid en remontant la rue pour attraper un vieux bus déprimant. Tu arrives là pour y faire des tâches répétitives, comme ça pendant seize heure par jour, six jour par semaine. La chanson continue comme ça pendant trois minutes et vingt-sept secondes que l’on pourrait écouter en boucle toute la journée. Le chant de Joe Talbot évoque par moment la morgue Mark E. Smith. Il y a cette façon assez nihiliste de renvoyer en pleine figure les contradictions de toutes les classes, qu’elles soient du milieu, dominante ou dominée.

Les guitares repartent dans les aigus avec des lignes mélodiques tellement distordues que j’en oublie ce que je faisais là. Pas grand chose visiblement. Je suis assis et je regarde de jolies couleurs. Alors que la section rythmique accélère le tempo, le chanteur me rappelle cette chose assez juste, si les hommes ont peur que les femmes leur rient à la figure, les femmes, elles, ont peur que les hommes s’en prennent à leur vie. Tu finis ton travail et tu rentres à la maison épuisée. Comme ta mère il y a trente ans. Tu profites de ton salaire de misère pour jouer aux jeux vidéo sur une vieille console. Puis tu iras te coucher quand ton cerveau sera complètement anesthésié. Rappelle toi, le meilleur moyen de faire peur au Conservateur est de lire et devenir riche. Comment s’appelle le groupe déjà ? Idles. Le Morceau ? Mother. Et l’album ? « Brutalism ».

( ♫) Idles – Mother

Mathieu

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