La musique de Bibio commence comme elle s’arrête, calmement. Elle tourne autour de quelques lignes mélodiques – ici une phrase de piano mélancolique, là un accord de guitare acoustique, lointaine et perdue – qui semblent se répéter à l’infinie. Elle est ambiante, elle laisse bourdonner ses notes à l’infini, s’incrustant au plus profond de notre psyché. Arrivé à la fin du disque je me dis que seul le silence peut encore passer après ça. Pourtant, on a parfois l’impression de voir les bandes analogiques de cet enregistrement se désagréger au fur et à mesure de l’écoute de « Phantom Brickworks ». Alors, pour préserver l’étrange bulle que crée cette musique avec le reste du monde, je choisis de reprendre ce disque depuis le début.
Ai-je raté un détail ? Une voix perdu dans le mix ? Un peu de field recording ? Un fantôme est-il sorti de la machine alors que j’étais en train de travailler devant mon ordinateur quand ces formes musicales répétitives m’ont aidé à me concentrer. A moins que nous soyons là, tous plongés dans une sorte d’hypnose. Plus tard, je marche dans la nuit, il fait froid, le vent souffle. Le contexte est différent, la musique est-elle toujours la même ? Je ne sais plus trop. On attaque 2018 et j’en suis encore à rattraper quelques disques de 2017 ; avec « Phantom Brickworks » je ne pouvais mieux ralentir. Décidément, l’année commence comme elle s’arrête, calmement.
( ♫) Bibio – Phantom Brickworks
Mathieu