Le départ de Kim Deal des Pixies m’a toujours donné l’impression d’une bonne nouvelle. Il m’a semblé y voir comme un geste intéressant après presque quinze années de reformation qui nous donnèrent certes de bons concert mais peu de nouveaux morceaux. Il y a ce besoin de lâcher un truc bien confortable pour repartir faire ce dont on a toujours eu envie. Pour Kim Deal il s’agit de reformer les Breeders, faire un nouveau disque, en l’occurence « All Nerve », avec les membres historiques, sa sœur Kelley, mais aussi Josephine Wiggs à la basse et Jim McPerson à la batterie. L’album tourne en boucle chez moi depuis quelques temps déjà, tous les morceaux me semblent parfait, et le fait que Steve Albini soit là pour tout enregistrer me rappelle qu’il n’y a rien de plus beau que d’avoir évité la note de trop.
« All Nerve » se termine avec l’immense Blues at the Acropolis où le groupe joue à merveille de cette alternance de passage calme, sur le couplet, avec d’autres plus énervés, sur le refrain. Un élément de style, devenu propre aux années 90, qui semble retrouver aujourd’hui comme un magnifique écho à mesure que le temps passe. Les riffs de guitares sont au cordeau et Kim Deal chante le blues comme jamais, comme si une sorte de nostalgie fatiguée s’était installée derrière son sourire enfantin. En regrettant de m’être un jour séparer du CD de « Pacer » de The Amps lors d’un déménagement, je ne peux m’empêcher de voir dans « All Nerve » comme un magnifique témoignage du temps qui passe et accessoirement comme le grand retour d’un immense groupe de rock.
Mathieu