Au fil de ces quatre albums – dont le dernier, « Closer to Stranger », vient tout juste de sortir – la discographie d’Ilyas Ahmed nous propose une sorte de dream-folk peuplée de fantômes s’échappant progressivement d’un coin perdu de l’Amérique pour mieux nous accompagner au petit matin ou quand la pénombre de la soirée s’installe doucement dans notre salon. On y découvre des guitares acoustiques qui résonnent au grès du moment, renversent notre cerveau et insufflent un peu de vie à ceux qui prennent le temps de les écouter. On y entend aussi des guitares électriques dont le psychédélisme doux est probablement le plus bel opiacé à prendre en cette période de grosse fatigue. La voix discrète d’Ilyas Ahmed surnage doucement dans le mix, elle nous guide doucement au milieu de cette musique aussi captivante que labyrinthique.
Sur Furtherness, on entend une boite à rythme assez sommaire au bout de deux minutes. Elle joue des pulsations qui semble se rapprocher des battements de ton cœur. On écoute ce titre comme cet ami qui tient à nous raconter une partie de son histoire, on reste assis sous le porche d’une maison en pleine campagne, il pleut un peu mais ça va, la soirée est à la fois placée sous le signe de la tristesse et de la joie. Les souvenirs reviennent à mesure que les accords de guitare acoustique s’égrènent. La voix lointaine d’Ilyas Ahmed nous rappellent que le silence est probablement la plus belle chose que l’on puisse accorder à ce genre de chanson folk.
( ♫) Ilyas Ahmed – Furtherness
Mathieu