Une fois passé un « Yeah » déformé par le spectre d’un étrange delay on découvre la douce mélancolie de I’m In A Weird Place Now, le deuxième titre de « Deportation Blues », nouveau disque de BC Camplight dont il faut absolument écouter l’indispensable« Blink of a Nihilist ». La musique semble avoir été enregistrée avec cette conviction intime et légèrement folle de vouloir apporter comme une sorte de soutien dans un monde qui part doucement en cacahuète, une main tendue à l’auditeur quand ça ne va pas, une petite mélodie pour te réconforter et cela même si tout s’effondre autour de toi. On y entend beaucoup de choses, comme une guitare slide, une ligne de basse qui rebondit un peu partout, un arpège, des choeurs, et même plus encore.
Après ça bascule dans la douce chanson pop, avec une belle phrase de synthétiseur et la voix un peu perchée de Brian Christinzio. Vers deux minutes trente le morceau décolle encore plus avec quelques cuivres, donnant ainsi l’impression de survoler magiquement les rues d’un vieux quartier un peu miteux. La conclusion est plus calme, on revient sur la guitare slide, la basse est mélodieuse, avec une légère distorsion. Les notes au synthétiseur et une légère vocalise donnent l’impression d’avoir entendu le titre qui pourrait consoler n’importe qui. BC Camplight prend le parti pris iconoclaste de composer ses morceaux comme une sorte de pas de côté alors que ça court tout autour de nous. Comme si on pouvait faire face aux tourments qui s’abattent sur nous tout en restant décalé avec le reste du monde.
( ♫) BC CAmplight – I’m In A Weird Place Now
Mathieu