Nous sommes au milieu de l’année 1968, le groupe allemand Can jette déjà sur disque des expérimentations répétitives qui sonnent encore aujourd’hui comme une musique furieusement actuelle et dont l’inspiration ne finit pas de se propager dans un nombre incalculable de disques. C’est au cours de l’année 2008 que Portishead sort sont troisième album – et à ce jour encore le dernier – dont les sonorités ont permis au groupe de sortir progressivement de ce genre un peu frelaté qu’était le Trip-Hop pour oser s’aventurer vers un rock hypnotique dont les clins d’oeil appuyés à Holger Czukay, Michael Karoli, Jaki Liebezeit et Irmin Schmidt ne manquent pas. C’est aussi cette année là que Geoff Barrows fonde Beak> dont les réminiscences Krautrock m’avait bien emballées sur leur premier disque, et cela même si j’ai un peu vite ignoré les suivants.
Septembre 2018, Beak> sort un nouveau disque intitulé « >>> », on y entend des rythmiques motorik et des break ténébreux qui demeurent l’une des marques de fabrique de Geoff Barrows. Les lignes de basse de Billy Fuller semblent omniprésentes, elles installent une ambiance étrange qui semble s’échapper d’un vieux film d’horreur se déroulant dans la campagne pluvieuse du nord de l’Angleterre. Will Young (qui remplace Matt Williams aux claviers) pose quelques nappes ambiantes promptes à s’incruster dans les derniers recoins de notre cerveau. Si When We Fall donne parfois l’impression de sonner comme un inédit de Soft Machine, RSI restera gravé dans mon esprit après l’avoir écouté en boucle pendant des heures ce dimanche matin.
( ♫) Beak> – RSI
Mathieu