J’avais laissé un peu de côté le premier disque d’Orgue Agnès mais heureusement, il y a eu ce concert mardi soir pour revenir vers cette musique totalement free où les vocalises et les expérimentations instrumentales se révèlent être de valeureuses invitations à découvrir un monde psychédélique et légèrement barré. Sur scène, c’est un sacré bazar, le violon est relié à des pédales d’effet pour sonner parfois comme une basse, la guitare-ukulélé fait plus penser à une guitare électrique particulièrement dissonante, les synthétiseurs modulent étrangement et la batterie se veut furieusement tribale. Ces compositions nerveuses semblent reçues d’un rêve chamanique et il me fallait probablement redécouvrir ce groupe en live pour pleinement aborder ses arcanes cosmiques.
Les trois de Orgue Agnès – Laurent Gérard de Opéra Mort, Ernest Bergez de Sourdure et Clément Vercelleto de Kaumwald – ont terminé leur tohu-bohu scénique avec un version titanesque de Le Désert Est Une Nonne, plongeant ainsi la salle du Petit Bain dans une sorte de frénésie hypnotique et furibarde. On y entend des expérimentations complexes pour une musique primitive pendant à peu près huit minutes. Ca démarrent comme un boogie étrangement alcoolisé avec de terminer sur un long bourdonnement joué au violon. Une orchestration folle qui s’est inscrite durablement dans les dernière nervures de mon cerveau.
( ♫) Orgue Agnès – Le Désert Est Une Nonne
Mathieu