Nous ne saurons rien de la mort qu’évoque Liz Harris dans son nouveau disque « After Its Own Death / Walking In A Spiral Towards The House » et c’est très bien comme ça. La pudeur de ces compositions nous pousse immédiatement à l’introspection. On y trouve une sorte de refuge, une immense bulle qui nous couperait temporairement du reste du monde pour repenser à beaucoup de choses, notamment ceux qui nous ont quittés récemment. Entre deux notes – de guitare réverbérée ? de clavier minimaliste? de glockenspiel insaisissable ? – on fait un pas de côté, on reprend doucement la mesure de son souffle, et l’on imagine quelques formes fantomatiques qui résonnent entre deux mondes pour venir nous saluer en silence.

Liz Harris est passé de Grouper à Nivhek sans trop que l’on sache pourquoi, mais ce genre de mystère fait partie de ceux que l’on ne cherche pas vraiment à résoudre. On préfère effectuer un pas de côté sans rien dire, comme pour mieux s’évader de son cerveau. On écoute ces bourdonnements ambiants et ces fields-recordings probablement enregistrés au milieu d’une forêt. Un silence et on pourrait presque y voir les premiers bourgeons du printemps et quelques fleurs roses dont les pétales s’envolent doucement avec le vent. Un silence et la musique de Liz Harris évite la note de trop.

( ♫) Nivhek – After Its Own Death (Side B)

Mathieu