J’ai parcouru cet été avec le dernier album de Föllakzoid. Je ne connaissais qu’une version raccourcie de leur musique, je n’avais écouté qu’une poignée de leurs titres psychédéliques où les riffs de guitare nous révèlent doucement leurs vertus hypnotiques au gré d’une fuzz plutôt chargée et de rythmiques répétitives. J’ai été surpris et content de découvrir leur quatre nouveaux titres tournés vers l’introspection, longs de quinze minutes en moyenne. Je ne m’attendais pas à y entendre des compositions aussi synthétiques mais leur minimalisme a été l’un des plus beaux cadeaux de ce mois d’août.

Le résultat s’explique probablement par la méthode d’enregistrement de « I ». Domingo Garcia-Huidobro, Diego Lorca et Juan Pablo Rodriguez ont chacun travaillé de leur côté pour réaliser une soixantaine de prises à la guitare, au synthétiseur et à la batterie. C’est ensuite leur producteur, Atom TM, qui a découvert après coup l’ensemble des pistes pour les mixer comme bon lui semble. On y entend des bourdonnements lointains, des pulsations au tempo tranquille qui nous tiennent éveillé jusqu’au bout de la nuit et un reflux de distorsion joué sur six cordes. Tout ça me donne l’impression d’entendre une transmission du futur que je ne peux m’empêcher d’écouter.

Les machines semblent hantées, les auditeurs se perdent dans un dédale de rythmes universels. « I » me donne l’impression de vivre un moment méditatif définitivement orienté vers cette question perpétuelle : pourquoi cette musique devrait s’arrêter ? Il est encore trop tôt pour y répondre et il me faudra encore pas mal de temps pour comprendre exactement comment ces sons ont été générés.

( ♫) Föllakzoid – I

Mathieu