Kings Of Convenience – Peace Or Love

Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne je suis, un peu, beaucoup, voire totalement fatigué. Dans ces moments-là, j’accueille à bras ouverts « Peace Or Love » des Kings Of Convenience. Et au risque de vous décevoir, je n’ai jamais complètement écouté la discographie du duo norvégien, le seul album que j’ai d’eux est « Declaration of Dependance », le dernier qu’ils ont sorti il y a 12 ans. C’est vous dire combien, à l’époque, je suis totalement passé à côté de ce folk doux, apaisé, que l’on écoute dans le salon, allongé sur le canapé en lisant un livre ou une bande dessinée que l’on ne finira pas, délicieusement emporté par une sieste providentielle et réparatrice. N’y voyez pas une blague potache de ma part, j’aime autant les disques qui me réveillent que ceux qui m’apaisent.

« Peace Or Love » commence comme il se termine, avec un arpège joué aux doigts sur une guitare acoustique. Pour le reste, les voix douces de Erlend Øye et Eirik Glambek Bøe nous accompagnent vers des lignes mélodiques tranquilles, composées de quelques cordes pincées et de rythmes syncopés qui évoquent autant la bossa inépuisable de João Gilberto que le folk primitif et printanier des débuts de Belle & Sebastian. La canadienne Feist est venue chanter sur deux morceaux, comme sur « Riot on an empty street », et j’avoue avoir un faible pour le très calme Love Is A Lonely Thing. Les arrangements s’étoffent avec l’arrivée de quelques cordes et d’un petit synthétiseur, de quoi donner l’impression d’être aujourd’hui dans le passé, à moins que ce ne soit l’inverse.

Dans le calme de la soirée je termine une tisane avant de partir me coucher. La nuit est déjà tombée depuis longtemps et l’appartement est calme, silencieux. J’écoute Rumours et je me réconforte avec sa progression d’accords aux atours classieux, ceux que l’on entend souvent sur une ballade lente et rêveuse. Une langueur appréciable en ce moment, où, l’expression Saudade trouve toute sa signification, mélancolie, nostalgie mais aussi, bien évidemment, l’espoir.

( ♫) Kings Of Convenience – Rumours

Mathieu

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