Nous sommes le vendredi 1er octobre et ce jour particulier restera à jamais graver dans ma mémoire. C’est la première fois que je retourne voir un concert après 18 mois d’arrêt forcé. Etienne Jaumet et Fabrizio Rat étaient sur la scène du Théâtre de Vanves ce soir-là. Pendant ce temps, Mendelson entame son ultime sortie de route. Aujourd’hui, je suis heureux de revoir une partie de la scène musicale française jouer leurs morceaux devant un public chaleureux. Une habitude que je compte bien reprendre durant les prochains mois, histoire d’assister aux retours de certains et, pourquoi pas, celui de Don Nino avec son dernier disque, « A Beautiful Cloud ».
Don Nino a composé « A Beautiful Cloud » à la campagne, un disque de confinement donc, enregistré dans la foulée de « ABCDEFG HI ! », comme une suite personnelle du précédent album de NLF3. En dix titres, Don Nino trimballent sa lente solitude et nous racontent quelques histoires du quotidien avec une guitare rachitique, une ligne de basse post-punk, forcément, deux-trois notes de synthétiseur et une boite à rythmes programmée avec une précision métronomique. Sur Rainbow, il jette même un morceau syncopée, presque chaloupé, parfois maladroit mais touchant de bout en bout avec son envie de recoller les morceaux, que ce soit en tendant la main vers l’autre ou en prenant conscience de la nature qui nous entoure.
J’avoue garder une préférence pour le morceau d’ouverture, avec sa basse, encore elle, qui tient le tout, de la première à la dernière note. La guitare ne cherche pas trop à tirer la bourre, elle fait résonner ses accords avec une couche de saturation bourdonnante et lointaine. Les patterns rythmiques sont hypnotiques et je n’ai pas trop fait attention aux paroles de A Beautiful Cloud, mais ce n’est pas grave, on s’y sent comme à la maison. Chez Don Nino, le songwriting coule de source et captive jusqu’à l’envoutement.
( ♫) Don Nino – A Beautiful Cloud
Mathieu