Les mélodies sont connues d’avance, elles évoquent une scène entre les deux. On y trouve d’un côté la pop immédiate héritée des années 60, et de l’autre, la fulgurance du rock indépendant des années 80. Cela pourrait être un groupe parmi tant d’autres, une musique désarmante de naturel et la certitude de toujours passer un bon moment quand on ressortira le disque pour le mettre sur la platine. C’est le cas aujourd’hui d’Alicia Hyman et Jedediah Smith, alias Jeanines, qui réussissent à eux deux l’exploit de relier Glasgow à Brooklyn avec 13 titres expédiés en une vingtaine de minutes sur « That’s Okay ».
Lignes de guitares à la fois claires et rachitiques qui soutiennent l’ensemble avec un aplomb ténu, basse rebondissante à jamais dans notre cerveau tel un bubblegum coincé sur notre chaussure, chant mélodique, « twee-pop » et batterie décontractée, telle est la direction prise inlassablement par Jeanines. Le duo ne dérogera jamais à ses éléments de style sur les 13 titres de « That’s Okay », préférant rejouer la même formule inlassablement. On les imagines déjà nous faire un joli pied de nez lorsqu’on choisit de réécouter le disque une fois de plus. Ces doux, durs et dingues sont tellement entrainants qu’on aurait tord de bouder son plaisir.
Je ne sais pas trop où Alicia Hyman et Jedediah Smith sont allés tourner le clip de Any Day Now, mais j’espère pouvoir m’y promener. Le lieu a l’air calme, il y a un piano au milieu et des enfants qui s’amusent avec des trottinettes. Ça ressemble à un coin idéal pour prendre le frais en plein mois de Juillet et ça résume assez bien la musique des Jeanines, sympathique, pour lequel je n’attendais pas grand chose, mais qui fait un bien fou quand on l’écoute.
Mathieu