Melvins – Thunderball

Riffs graves joués sur une guitare accordée en do, un ou deux batteurs trimbalant leurs rythmiques ici précise, là déstructurée, une ou deux basses si le cœur vous en dit, le chant qui ressemble à un cross-over entre Captain Beefheart et Gene Simmons, un morceau totalement ambiant à base de sur-régimes saturés : voici une liste non-exhaustive d’éléments que l’on est quasi-sûr de retrouver sur chaque album des Melvins. Ce sont un ensemble de repères utiles face à la production exhaustive de Buzz Osborne et Dale Crover, un ou deux disques pas an, au bas mot. J’ai tendance à écouter leur nouveau disque au grès des envies, avec l’impression de voyager en terres connues tout en restant près à la moindre surprise. Bien malin qui peut prédire ce que ces deux là prévoient pour leurs prochaines compositions.

L’histoire de « Thunderball » rejoint celle du groupe puisque l’album a été enregistré avec sa formation de 1983, à savoir Buzz Osborne au chant et à la guitare mais surtout Mike Dillard à la batterie, qui officia rapidement dans le groupe avant la venue de Dale Crover. On aurait pu croire à un retour au source énervé sous le signe d’une sorte de Sludge-Punk débonnaire, ce qui est le cas par exemple avec l’inaugural King Of Rome dopé en power-chords cagneuses, mais pas tout à fait. Les Melvins ont aussi appelé Ni Maîtres et Void Manes pour y rajouter quelques expérimentations sonores comme ce Vomit of Clarity où des synthétiseurs analogiques cherchent à crever nos oreilles à coup de blip-blip bitcrushés comme jamais.

Les presque dix minutes de Victory Of The Pyramids réussissent à ne pas ressembler à un morceau de bravoure, mais plutôt à enchainer dans le désordre un peu tout ce qu’on attend d’eux : un démarrage porté par des guitares presque pop, Buzz Osborne sonne ici comme un station de radio indé avant de changer immédiatement de tempo pour partir dans une sorte de boogie massif. Une basse râpeuse rentre en jeu après un nouveau break, et c’est une lente progression vers une sorte de rock lourd, parfois progressif, et, soudainement, psychédélique. Le morceau s’étire jusqu’à nous hypnotiser sur sa dernière moitié totalement instrumentale, où les claviers modulent leurs nappes électroniques avant de s’achever sur un long bourdonnement. C’est pas mal mais ne vous y attachez pas trop, les Melvins sont sûrement partis sur autre chose depuis.

( ♫) Melvins – Victory Of The Pyramids

Mathieu

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