Idaho – Lapse

Samedi 8 Novembre, la soirée commence tranquillement avec le trio français Daren Muti qui incante les fantômes du slow-core, ce sous-genre musical apparu au milieu des années 90 où les guitares du rock indépendant ont subitement ralenti le tempo pour embrasser avec tristesse les ancêtres du folk. Jeff Martin, tête pensante de Idaho depuis 1992, est en tête d’affiche et c’est la première fois que je le vois en groupe. Le premier concert que j’ai vu de lui date de plus de 20 ans, c’était au Point Ephémère, il était en duo avec le regretté John Berry, accompagné d’un enregistrement pour la section rythmique et de quelques images cryptiques. Retour en 2015 à l’Archipel, une gigantesque bibliothèque entre Place Clichy et St Lazare, Jeff Martin joue cette fois seul et puis plus rien jusqu’à un album sorti l’année dernière, « Lapse » et ce concert au Petit Bain il y a deux semaines.

Si « Lapse » rappelle les premiers disques de Idaho, ce passage en concert fera de même. Jeff Martin, étrangement bavard et drôle entre chaque morceau semble heureux d’être sur scène. Est-ce dû à la présence d’un batteur et d’un bassiste qui lui permettent ce petit relâchement dans le contrôle ? Ne plus avoir à s’assurer du moindre détails de ce que l’on va jouer peut aider, même si le perfectionnisme du bonhomme ressortira avec les longs moment qu’il prend pour réaccorder sa guitare quatre-cordes et à préparer ses pédales d’effets entre chaque morceau. Un travail de longue haleine qui paye malgré l’attente, il n’en faut pas beaucoup pour que l’émotion décolle jusqu’à devenir palpable sur chaque note.

Je repars du concert avec le vinyle de « Lapse » sous le bras. Il faut dire que j’avais loupé ce disque sorti il y a un an environ et le rattrapage était plus que nécessaire. Outre le fait que les dix morceaux en question ont été composés pendant les confinements de la pandémie du COVID-19, avec l’aide du guitariste Robby Fronzo. Une fois n’est pas coutume, Jeff Martin ouvre sa musique aux autres pour une respiration supplémentaire. Il n’empêche, sur la plupart des titres, à l’image du single Accross the Sky, Idaho rejoue comme à ses débuts. On apprécie cette musique comme une agréable et lente fin d’après midi à l’ombre du soleil lointain de Laurel Canyon. Jeff Martin est probablement en train de refaire un pas de côté pour les quinze première années, mais on fera tout pour être là au prochain rendez-vous.

(♫) Idaho – Accross the Sky

Mathieu

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