Un bruit. La peur nous empêche de rallumer la lumière … On avait laissé Etienne Jaumet dans les griffes de quelques zombies, et le voilà déjà de retour avec son premier album en solo, accompagné d’un grand casting : Carl Craig a produit « Night Music » et Emmanuelle Parrenin est sortie de sa retraite pour participer à deux titres.
La chanteuse française, qui avait sorti un chef d’œuvre de folk psychédélique et légèrement médiéval en 1978, avec le superbe « Maison Rose », vient poser une voix douce, qui suit les traces de Vashti Bunyan, sur For Falling Asleep, morceau de vingt minutes qui démarre sur les notes vaporeuses d’un vieux clavier ; un Moog ou un Prophet 600 nous dit la pochette … Une techno minimaliste, psychédélique, kraut, rayer la mention inutile, s’installe progressivement, plongeant doucement vers une ambiance vaporeuse, avant d’y entendre quelques nappes évoquant parfois Vangelis, et c’est un compliment. Après avoir fait référence aux énormes BO de John Carpenter et Goblin avec Zombie Zombie, Etienne Jaumet envoie quelques clins d’œil subtils à Blade Runner sur les vingt minutes de Falling Asleep.
La harpe d’Emmanuelle Parrenin vient conclure ce morceau de bravoure qui laisse forcément groggy ; du coup le reste de l’écoute en pâtie un petit peu, malgré la production très club de Carl Craig. Après un tel passage, la pause est recommandée, d’autant plus que Through The Strata repousse un peu plus loin les frontières du psyché en y ajoutant quelques notes orientalisantes sur un bass-drum addictif. En cherchant un espace pour écouter cette musique, on s’imagine dans le métro, dans un état second, observant froidement les gens accrochés à leur téléphone portable comme le dernier vestige d’une vie terrestre passée dans un état semi-gazeux. Je regarde le plafond, respire un grand coup, pendant qu’Etienne Jaumet souffle dans son saxophone et mélange pêle-mêle free-jazz et boucles technoides pour la bande-son des lendemains difficiles.
Musique pour la nuit, pour s’endormir, pour entrer en transe, pour faire danser son cerveau ; un peu tout cela à la fois … Etienne Jaumet réalise là un grand disque de musique électronique, et après Emmanuelle Parrenin, on se met alors à rêver d’une collaboration avec Richard Pinhas …
Par Mathieu
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Pour info, Emmanuelle Parrenin a normalement donné un petit concert dans un appartement vendredi dernier avec des gens des disques bien (pas pu y aller).
Il est possible que la dame fasse un nouveau disque.
Oui, effectivement, j’avais entendu qu’elle préparait un album avec Flóp des Disques Biens. Flóp je trouve ça moyen, mais Emmanuelle Parrenin j’aime beaucoup, vivement le disque de la dame !…
Tss tss tss ne dis pas mal de mal de Flop c’est un ami 🙂
Ok, pour ne pas froisser disons que j’avais trouvé son dernier album (Et Tout le Tremblement) un peu trop long 🙂
Sinon, je l’avais vu en open-mic au Pop-in, avec une chorale d’amis, et c’était pas mal du tout.
Perso je trouve qu’Etienne Jaumet s’égare un peu ici…