Encore un disque dont on ne pourra pas entendre la suite. Mais par contre, c’est le genre d’album qui donnera sûrement envie de se plonger dans l’immense discographie de Sun City Girls, un trio de folk-rock expérimental formé à la fin des années 70 et constitué des frères Alan et Richard Bishop (à qui l’on doit quelques grands disques de folk en solo) et de Charles Gosher à la batterie, malheureusement décédé en 2007. Le genre de disque qui donne envie de réécouter un chef d’œuvre comme « Torch Of the Mystics », et qui ne manquera pas d’être une source d’inspiration supplémentaire pour Ben Chasny de Six Organs Of Admittance.
Moins électrique que son illustre ancêtre sorti en 1990, « Funeral Mariachi » n’en demeure pas moins un grand disque de folk psychédélique et de musique tribale. On n’y rentre pas si facilement, surtout après avoir entendu l’introduction barrée de Ben’s Radio qui installe un groove délicieux après nous avoir offert une sorte de délire beat improvisé et criard. Puis on s’assoit tranquillement au milieu du picking précieux de Richard Bishop, des vocalises free d’inspiration orientale d’Alan Bishop, et des rythmiques narcotiques de Charles Gosher. Je reste à chaque fois hypnotisé par le doublé Black Orchid et This Is My Name avant de me laisser tranquillement envahir par la douce nostalgie qui s’exhale de Vine Street Piano et son ambiance morriconnienne …
On retrouve un peu de cette atmosphère sur Blue West, on imagine bien un cowboy tombé à genou, la main pleine de sang après avoir reçu une balle dans le ventre. Un grand type genre Clint Eastwood aurait gagné le duel, il serait en train de fumer un vieux cigarello et en donnerait sûrement un à celui qui est en train de crever, la dernière cigarette avant la mise à mort … D’ailleurs les Sun City Girls vont même jusqu’à reprendre Morricone avec un Come Maddalena, plus acoustique et moins disco que l’original, on y retrouve même cette guitare électrique qui claque à la manière des balles qui fusent, comme sur « Le Bon, La Brute et le Truand » …
Musique libre, à écouter en soirée, quand le soleil se couche – ça tombe bien on vient de passer à l’heure d’hiver – pour rentrer en transe. Et même si Alan et Richard Bishop ont choisit d’arrêter toute activité autour de Sun City Girls, j’aimerais bien qu’un jour il passe en concert du côté de Paris, histoire d’avoir la chance de les voir jouer en live …
( ♫ ) Sun City Girls – This Is My Name
Par Mathieu
Hello Mathieu.
Encore une totale découverte faite chez et grâce à toi, à croire que ma culture musicale (que je ne crois pourtant pas être un aride désert) n’est pas encore assez développée. Et tant mieux quelque part car j’ai encore pleins de nouveaux trucs à découvrir : groupes/artistes, albums et de nouveaux univers à parcourir !!!
J’ai donc écouté le titre “This Is My Name” et regardé la vidéo. Pas mal, quel virtuose jeu de guitare !!
C’est marrant mais quand j’ai vu la photo sur ce post, j’ai cru avant de l’ouvrir qu’il sagissait du groupe néo psyché-folk barré Animal Collective. Sur un Hors-série de fin d’année des Inrock (“50 meilleurs disques” 2004 ou 2005 je crois), je me souviens d’un reportage sur la scène néo folk-psychédélique & Animal Collective. Et la photo d’eux ressemblait à s’y méprendre à celle-ci, même masque porté par le trio (entre clown destroy et grotesque) !!! Marrant comme coincidence.
Merci de cette découverte et A+ + + !!!!!!!!!!!
Leur discographie est bien remplie, mais malheureusement, il n’y a pas beaucoup de leur disque qui ont été réédités (il y a quelques coffrets vinyles à 70 euros qui contiennent pas mal de leurs titres).
Sinon, je n’avais pas fait le rapprochement, mais Animal Collective portaient effectivement des masques pour la sortie de “Feel”, mais depuis ils ont fait tomber les masques. Mais dans le cas de Sun City Girls, ça doit plus être un clin d’oeil aux Residents 🙂