Je me souviens que je n’ai trouvé que le premier album des Young Gods en vinyle, celui où il y avait encore Cesare Pizzi qui jouait des samples de guitares noises et indus à partir d’un Atari ST et Frank Bagnoud qui cognait avec violence sur les fûts de sa batterie, sans oublier l’immense Franz Treichler dont la voix d’écorché vif reproduisait la noirceur aliénante des premiers albums des Swans. Comme ces derniers, The Young Gods a changé, il ne reste plus que le chanteur et le son a gagné en ambiance. Plus accessible, les ordinateurs sont toujours là, mais avec une pointe de folk-blues, j’aime bien ce côté apaisé en apparence, mais qui n’a en rien perdu de sa rage et de sa force. « Everybody Knows » est l’un des plus beaux disques que j’ai pu écouter pour finir tranquillement cette année 2010 …
( ♫ ) The Young Gods – Miles Away
Il y avait comme un sentiment de lassitude mélé à une touche d’ennui. Tu venais de mettre un nouveau vinyle sur la platine, un de ces vieux disques de northern-soul que tu aimais bien écouter lorsque la fin de l’après midi arrivait. Tu avais jeté un œil sur les comptes de la journée, le résultat n’était pas terrible ; dans le magasin quatre types au look de hipster fouillaient dans les bacs pleins de vinyles. Ils semblaient lancés dans une quête absurde, à la recherche de l’ultime perle qui viendrait illuminer leurs soirées. Tu t’es dis qu’il fallait un disque plus entrainant, une sorte de manipulation bénéfique qui les ferait repartir avec une belle découverte sous les bras. Il fallait sûrement beaucoup de basse, une sorte de rythme chaloupé, avec une teinte légèrement post-punk qui sonne parfois comme du Cure, et si possible un groupe de fille. Tu ‘es rappelé de cette pochette étrange. Tu as posé le vinyle sur la platine, le premier titre s’appelait Set Your Arms Down. Un type s’arrêta de chercher pour écouter, le second jeta un coup d’œil vers la pochette, et un troisième te demanda qui était le groupe que tu étais en train de passer. Tu t’es dis alors que s’était gagné, que tu allais finir ta journée en vendant trois albums de Warpaint …
( ♫ ) Warpaint – Set Your Arms Down
Les atrocités diffusées à la télévision avaient déclenché dans son cerveau un excédant d’adrénaline. Il s’est levé, il est sorti dans le jardin, puis il a pris la hâche qui se trouvait là, plantée dans un tronc d’arbre. Il est ensuite rentré dans la maison, puis il a commencé à fracasser les meubles, la télévision, l’ordinateur, les enceintes de la chaine hi-fi, la console de jeu vidéo. Dans cet exercice d’épuration, il s’est coupé le petit doigt, il s’est mis à saigner. Il commença d’étaler de son propre sang sur le mur avant de sortir dans le jardin. Il enjamba la barrière pour marcher dans la nuit, à travers le champ, en direction de la forêt. Au milieu des sapins, dans une petite clairière, il enleva ses vêtements, le froid de l’hiver, le vent et la neige ne lui procurèrent aucune sensation. Il commença de nettoyer dans une petite mare la terre et le sang qui se trouvaient sur ses mains. L’adrénaline redescenda, il avait tout oublié, il se sentait comme lavé de l’intérieur. Il était bien là, seul et nu au milieu de la nature …
( ♫ ) Earth – Geometry Of Murder
Par Mathieu
C’est étrange les coïncidences. Il y a peu de temps, de passage chez le disquaire spécialisé doom/métal/gothique de ma ville, n’étant pourtant pas fan absolue de Earth, j’ai acheté la réédition cd de “Bureaucratic Desire For Extra Capsular Extraction”.
Quelle disque à la puissance sonique inouïe, du métal en fusion, de la lave sonore incandescente !!
The Young Gods : Que de souvenirs…Mes premiers concerts…Je n’ai pas écouté leurs derniers.
A + +
La réédition de Earth est excellente, et les morceaux envoient une sacrée puissance et beaucoup de distorsion dans les oreilles !!
Je n’ai jamais vu les Young Gods en concert, et comme indiqué dans le post, je n’ai écouté que le premier et le dernier album !