Vendredi 20 mai, je marche tranquillement du côté de Bastille, décidément je n’aime pas trop cet endroit, trop de bars, trop de bruits, trop de gens. « Too Many Birds In One Tree ». Arrivé devant le Café de la Danse je me rappelle soudainement que le concert de Bill Callahan est complet ce soir, et une file gigantesque attend bien tranquillement dans la rue.
« Too Many Birds In One Tree / And The Sky is full of black and screaming leaves ». Nous rentrons calmement dans la salle de concert, je cherche désespérément une place pour m’asseoir, mon dos est fatigué de cette journée ; je m’installe finalement sur le côté, à un endroit où je peux bien voir la scène. La salle se remplie et Sophia Knapp a la difficile tâche d’assurer une première partie devant un public d’ores et déjà acquis à la cause de Bill Callahan. Avec quelques titres, elle installe doucement une ambiance à la Kate Bush, assise sur une chaise, avec juste avec juste une guitare et un séquenceur. C’est joli, mais ça manque un peu de personnalité, peut-être que ces chansons auraient dû être défendues sans artifice, seule à la guitare …
« And one more bird / Then one more bird / And one last bird / And Another ». La salle est pleine maintenant et Bill Callahan arrive sur scène, plein de classe et avec juste une petite guitare acoustique, accompagné d’un batteur et d’un autre guitariste ; par contre lui il est équipé d’une Gibson SG. Ca démarre calmement avec Riding For The Feeling, Bill chante d’une voix grave, et avance seul avec sa guitare, debout, c’est le seul debout d’ailleurs, avant que ces deux musiciens ne viennent le rejoindre mélodiquement, avec quelques rythmiques légères et de l’électricité lointaine. En un titre la foule est captée. Et quand les notes de Too Many Birds, jouées en quelques pincements de cordes démarrent, Bill met tout le monde d’accord, ce sera un très grand concert ce soir.
La foule est emportée et le fait comprendre, Bill Callahan est visiblement content de cet accueil en plaisantant parfois entre deux chansons, mais il reste concentré. Il faut dire que ce soir, nous avons les plus beaux débuts de chansons jamais écrits, tout s’accorde paisiblement, jusqu’à s’étirer avant d’être ponctué par quelques points de suspension. Bill est immobile et droit derrière son micro, sur un fingerpicking simple il pause une voix grave, avec le temps elle ressemble de plus en plus à celle de Kurt Wagner, elle est si belle, elle emballe les filles et rend jaloux les garçons. Puis il semble s’arrêter et ses musiciens se mettent alors à jouer plus fort, ça s’accélère, la batterie nous fait hocher de la tête, la guitare électrique est beaucoup plus abrasive. Bill bouge un peu plus, on dirait qu’il marche derrière son micro. A la fin de chaque morceau tout le monde applaudi chaudement, c’est assez rare sur Paris pour être signalé …
Il en sera ainsi pendant presque deux heures de concert, avec un set faisant honneur à « Apocalypse » et « Sometimes I Wish We Were An Eagle ». Il faudra attendre les dernier instants du rappel pour entendre un vieux titre de Smog, Bathysphère. Les lumières se rallument, je remets ma veste et je sors. Dans les rues agitées je reste abasourdi. « If You Could only stop your heart beat for one heart beat ».
Par Mathieu
Quel beau moment de musique tu as du vivre. Un p’tit bout de vie rempli d’émotions, de mélancolie, de beauté et d’ivresse…Bill Callahan vient de sortir le plus beau disque de folk de l’année, qui n’en a pourtant pas été avarde !!!
“Drover” ouvre somptueusement le disque, s’écoule lentement, titre folk boisé avec quelques relents électrique quand vers 2’43, une ambiance à la “Dead Man” s’installe avec guitares slides saturés….Et ainsi de suite….Ce type est un génie.
Lars Von Trier a nommé son dernier film “Melancholia”. C’est Bill qui aurait du faire la B.O !!!!
Merci de ce Concert report !!! A +