Aujourd’hui, j’ai eu envie de partir à la campagne. Je ne sais pas si cela vient de la météo qui déconne, ou bien si c’est la fatigue qui revient , à moins que ce ne soit tout simplement l’écoute assidue des compositions de MV & EE. Il y a eu un moment, ça devait être quand j’écoutais Shit’s Creek, avec ses notes d’harmonica et de guitare folk, où je me serais bien vu tranquillement dans une ferme, le labeur serait difficile, mais la satisfaction serait grande. Et puis le soir on aurait pu tous jouer à tour de rôles des balades à la guitare …
Sur Wasteland on entend d’abord une première phrase de picking, jouée juste avant que la batterie ne donne le signal au reste du groupe, la basse démarre, son assise rythmique apporte la rondeur et la discipline nécessaire pour partir vers un arrangement plus psychédélique. Matt Valentine se met à chanter, de sa petite voix qui n’est pas sans rappeler quelques spectres échappés de l’americana. Erika Elder fait les choeurs et joue merveilleusement bien de la pedal-steel. Puis c’est le solo de guitare, c’est plus une sorte de cri instinctif qu’une envolée technique, les fantômes électriques de Neil Young et des Grateful Dead semblent s’échapper de l’instrument. Et ça se termine doucement, sur une note presque apaisée …
Je me souviens encore de ce concert à l’Espace En Cours, nous n’étions pas nombreux dans cette cours intérieur à voir jouer Erika Elder et Matt Valentine. J’avais l’impression d’appartenir à une étrange confrérie, dont le but secret serait sûrement le retour à la nature et la vie en communauté à la ferme, avec le désir d’apprécier de nouveau le temps qui passe. Peut être qu’on se ferait aussi un peu chier à la campagne, mais face à l’agitation du présent, j’aurais presque envie d’essayer. Pour voir si c’est plus calme. Et puis aussi pour se retrouver le soir, pour jouer à tour de rôles des balades folk à la guitare …
Par Mathieu