Earth et Oiseaux-Tempête au Point Ephémère

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Samedi 9 août, après deux semaines de vacances à roupiller tranquillement au soleil, je me retrouve sur les quais de Seine pour voir Earth et Oiseaux-Tempête au Point Ephémère. Aussi curieux que cela puisse paraître, le concert est complet ce soir et même si c’est une grande nouvelle pour le bon goût et la culture, j’appréhende un peu le monde et la chaleur de la salle. Fatigué, je ne vois qu’un verre de vin rouge pour bien démarrer cette soirée …

IMG_0845( ♫) Oiseaux-Tempête (Bootlegs)

A ma grande surprise, Oiseaux-Tempête ne sont que trois sur scène, allez savoir pourquoi je les voyais plus nombreux. Il n’empêche, leur formation en power-trio démarre plutôt bien avec Opening Theme (Ablaze in the Distance). Le bassiste avec sa Fender VI et le batteur martèlent une section rythmique en béton armée permettant au guitariste de faire un peu tout ce qu’il veut avec sa Fender Jazzmaster et la myriade de pédales d’effet dont il dispose (mais a-t-il vraiment le temps de toutes les utiliser ?) Le set reste assez proche de ce que l’on peut entendre sur leur disque, mais il faut attendre le dernier titre pour voir tout ça se dérégler. Après avoir rapidement moduler des sons étranges, le guitariste s’empare d’un saxophone pour une envolée free, mais un problème de micro au volume trop faible va perturber la fin du concert. Frédéric D. Oberland s’énerve, crie, devient tout rouge en essayant de souffler encore un peu plus fort, s’énerve sur sa guitare, se perd un peu dans ses fils, ses réglages, et se sort finalement plutôt bien de ce traquenard. « Honor thy error as a hidden intention » disait un immense artiste 

IMG_0847( ♫) Earth – Even Hell Has Its Heroes(Bootlegs)

Il fait trop chaud alors je me mets dans le fond de la salle pour regarder Earth. De là, j’essaie d’apercevoir le regard de Dylan Carlson quand il laisse résonner sa guitare. Par moment il regarde vers le haut et j’ai l’impression que ces yeux deviennent blanc, comme s’il se retrouvait possédé par je ne sais quel démon venu ce soir. Sur scène, il est accompagné de sa compagne Adrienne Davies à la batterie et de Don McGreevy à la basse (que l’on pouvait entendre sur « The Bees Made Honey  in the Lion’s Skull »). Ils jouent un immense blues lent, shamanique, avec de longs bourdonnements distordus de Fender Telecaster et de Precision Bass. Adrienne Davies frappe au ralenti sur ces futs, comme pour mieux faire avancer cette intense procession (fait attention il y a des serpents par là !). On y entend beaucoup de titres du prochain album, qui s’annonce très grand (même si nous n’avons pas droit ce soir aux voix de Mark Lanegan et de Rabia Shaheen Qazy). Le concert se termine au bout de deux heures et ceux qui ne sont pas partis en cours de route à cause de la chaleur s’en souviendront sûrement toute leur vie. En ce qui me concerne, les longs riffs de Old Black tourneront encore quelques temps par ici …

( ♫) Earth – Old Black (Bootlegs)

Textes, bootlegs et mauvaises photos par Mathieu Gandin

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