Vendredi 28 Novembre, je devrais rentrer chez moi pour aller me coucher. A la place je marche de République à Ménilmontant (le métro est en panne) pour me rendre à la Maroquinerie. Ce soir Lurasidone us Centenaire vient défendre « Somewhere Safe » – leur excellent nouvel album – sur scène, il y a aussi http://sjfiremuseum.org/wp-admin/style.php Aquaserge et  Rien dont c’est la dernière date avant que le groupe ne s’arrête. Je sens la fatigue de la semaine s’abattre sur mes épaules, mes jambes me tirent vers le bas, une douleur traverse mes épaules, je m’assois devant la scène pour attendre. Ne m’en voulez pas, mais je crois que j’irai retrouver mon lit vers 22h30 …

Un titre pour s’échauffer et Centenaire est lancé avec Where To Go. La voix de Damien Mingus chante et nous sort quelques phrases de clavier au psychédélique doux. Stéphane Laporte (alias Domotic) est à la guitare, il a installé une étrange pédale/clavier de fuzz – je veux la même pour Noël – qui lui permet de jouer des sons stridents sur un drôle d’ampli. Aurélien Potier cogne inlassablement sur ces futs et il se passe alors un très beau moment où le krautrock distordu de Centenaire bascule doucement vers quelques choses de prodigieusement hypnotique. Le set se termine au bout de quarante-cinq minutes et je n’aurais pas été contre un supplément d’un quart d’heure …

( ♫) Centenaire – Where To Go (Bootleg)

Julien Gasc a joué des claviers sur les dernières tournées de Stereolab et j’ai bien du mal à me défaire à l’idée qu’Aquaserge partage beaucoup avec l’ancien groupe de Laetitia Sadier et Tim Gane. Sur scène la batterie est prodigieusement métronomique et je reste fasciné par la basse avec ce son rond et claquant, joué au médiateur. La guitare part un peu dans tous les sens mais retombe toujours sur ses pattes. Trompette, Saxophone et flûte se succèdent dans un immense featuring. Julien Gasc en rajoute un peu avec sa voix, ce qui irritera sûrement ceux qui ont du mal avec cette idée assez sophistiquée de la pop française, celle que l’on pouvait entendre dans les années 70, qui savait marier le jazz et la prog tout en regardant sans honte de l’autre côté de la Manche. Demain, c’est sûr, je ressortirai une vieille BO de François De Roubaix et je me repasserai inlassablement la ligne mélodique de Serge Singe …

( ♫) Aquaserge – Serge Singe (Bootleg)

Textes, Bootlegs et mauvaises photos par Mathieu Gandin