Arlt au Palais de Tokyo

Lundi 9 Juillet, je suis en couple, nous marchons Avenue du président Wilson, c’est le début d’une soirée à la douce chaleur parisienne, un peu de vent, un peu de soleil et des nuages. Je repense à Arlt, ce groupe français que j’ai découvert il y a seulement quelques mois. Je crois qu’au début j’ai un peu résisté, et puis au fur et à mesure de l’écoute il me semble que je ne pouvais plus m’empêcher d’écouter « Feu La Figure ». Ce soir, Arlt joue gratuitement au Palais de Tokyo, je tenais à voir ce groupe dans un cadre aussi singulier.

Nous grimpons et descendons quelques escaliers, une musique froide et quelques sons d’ambiance se dégagent des expositions modernes installées dans tout le palais. La scène se trouve au milieu de Death Of A King, une œuvre qui reproduit une rampe de skate colorée. On s’assois dedans tandis qu’un souffleur de clarinette basse crache dans un étrange tube pour installer un long et  immense bourdonnement. Des cris et des voix se mélangent avec de terribles distorsions et la réverbération de la salle amplifie encore un peu plus le drone, qui durera environ une demi heure. Nous lâchons un peu prise en écoutant cette musique hypnotique. Et puis ça s’arrête, tout doucement.

La salle finit de se remplir. Nous discutons calmement, et puis le trio s’installe tranquillement sur scène. Sing Sing démarre une rythmique syncopée à la guitare avant d’entamer avec Eloïse les vocalises poétiques d’Arlt. Ils sont accompagnés par Mocke, il joue quelques phrases mélodiques sur une vieille Fender Jazzmaster. Il y a un moment où il joue Rhinocéros, une espèce de folie douce s’empare de la salle et je trouve ce moment assez beau. Chez Arlt la langue française est avant tout musicale, elle ne plombe pas la musique, elle l’a fait décoller. Ils sont vite rejoint par Gaspar Claus, Ben Mc Connell. Ils se lancent alors dans une immense improvisation free-jazz. Eloïse, sûrement un peu ivre de l’alcool que le groupe boit entre chaque morceau, est littéralement habitée par cette musique, elle semble jouer une pièce de théâtre baroque sortie de son  imaginaire.

( ♫) Arlt – La Ville Est Triste

Après le rappel, nous rentrons tranquillement, la soirée a été bonne et il faudra que je prenne le temps de revoir le concert, il était filmé, peut être sera-t-il rediffusé ?…

( ♫) Arlt – Rhinocéros

Texte, photos et bootlegs (effaçables sur demande) par Mathieu Gandin

3 thoughts on “Arlt au Palais de Tokyo

  1. Je ne connais pas ce groupe Arlt mais j’adore l’idée d’un concert se déroulant au sein d’une grande oeuvre d’art, public et groupe réunis dedans. Et installé dans cette salle, ça fait très industriel.
    En un mot, J’adore le concept d’Art Total où se mélange toutes formes d’art :
    musique, théâtre, danse, Art Plastique, vidéo et projection, photo…….Un peu comme certains albums (notamment concept) où musique, parole, histoire, pochette + livret, tout est complémentaire, en lien et se complète…juste des moyens d’expressions différents narrant des morceaux d’une même histoire. .

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