Je me souviens bien de ce disque acheté au cours de l’année 1995. Tout ceci appartient déjà au passé et pourrait partir direct au vide-grenier, pourtant impossible de me séparer de cette bande-son de The Crow, film réalisé par Alex Proyas et adaptation d’un comics gothique et un brin rasoir de James O’Barr. La bande dessinée est une lente histoire de vengeance revenue d’entre les morts, agrémentée de longues pages où l’on peut lire quelques références issues de morceaux de The Cure ou Joy Division. Le film joue à peu près de cette même esthétique mais se retrouve agrémenté d’un événement assez troublant, l’acteur principal est mort pendant le tournage. Sans surprise, on retrouve un titre de The Cure sur la bande-son qui compile sans vergogne certains artistes métals, gothiques et indés que l’on pouvait entendre à l’époque. Qui se souvient de Stone Temple Pilots à part des gens de mon âge ? Et bien sachez que le morceau compilé sur ce disque est tout bonnement fabuleux avec son petit riff joué à la guitare slide …
Mais ce n’est pas tout, on y trouve aussi Henri Rollins qui reprend Ghost Rider de Suicide – « Sneak around-round-round in a blue jumpsuit / Ghost Rider, motorcycle hero », encore une référence à un comics – ainsi que Pantera qui sample Taxi Driver – quand Robert De Niro tire dans l’estomac d’Harvey Keitel en lui assénant un « Suck on this », avant d’aller faire son carnage final – mais curieusement pas le film The Crow. Et puis c’est aussi à ce moment que j’ai découvert Milktoast d’Helmet, de loin l’un de leur plus beau tube que l’on peut entendre sur « Betty ». Joy Division est présent par le biais d’une reprise de Dead Souls réalisée par Nine Inch Nails (mais je préfère l’originale).
Et puis il y a aussi ce titre de The Cure. Ne m’en voulez pas mais c’est par celui là que je suis venu à ce groupe (avec « Disintegration » mais aussi « Wild Mood Swings » …). On y entend la grosse basse de Simon Gallup, la guitare et le chant fatigué de Robert Smith, quelques rythmes tribaux et un chant d’oiseau … Pas vraiment le chef d’oeuvre annoncé, nous sommes en 1995 et The Cure est déjà devenu une belle caricature de lui-même. Mais allez savoir pourquoi, je n’arrive pas à me lasser de ce titre, la nostalgie est parfois comme un vieux sparadrap que l’on arrive pas à décoller de ses doigts …
( ♫) The Cure – Burn
Mathieu