Mercredi 16 Avril, je vous épargne mon habituelle ritournelle sur la fatigue et tout le reste. Ce soir je vois Calvin Johnson pour un concert en acoustique que je n’aurais raté pour rien au monde. Ca se passe devant le bar de la Gaité Lyrique, dans la grande salle lumineuse avec les enluminures de partout. Je m’assois sur un banc, tout prêt de la scène. Il y a des coussins par terre et des canapés sur le fond. Il n’y a pas d’ampli, je ne vois pas d’enceinte, les micros sont absents, l’amplification sera naturelle. J’imagine déjà comment réadapter certains de mes gestes pour faire le moins de bruit possible.

Kate Stables de This Is The Kit monte sur scène avec un banjo et une guitare acoustique. Je me souviens l’avoir vue jouer en duo il y a quelques années en première partie d’un groupe dont j’ai oublié le nom. Aujourd’hui, elle joue seule sur scène. Elle change parfois d’instrument d’un morceau à l’autre. Les cordes sont pincées, les accords sont plaqués, la voix est toujours très belle. Par moment elle tape un peu du pied pour soutenir une rythmique et j’aime bien cette manière presque enfantine de faire du bruit. Je réussis à capturer Creeping Up Our Shins en faisant attention à rester le plus discret possible. Pour le dernier morceau, elle fait venir quelqu’un pour jouer du banjo. Le titre est presque improvisé, il y a des fausses notes mais ce n’est pas grave, il y a des moments comme ça où la performance compte peu quand tout le monde est heureux d’être là.

( ♫) This Is The Kit – Creeping Up Our Shins (Bootleg)

J’achète une K7 à Calvin Johnson, il me présente quelques groupes sortis chez K Records. J’aimerais tant lui dire l’admiration que je porte pour lui, mais je ne trouve pas mes mots et je préfère me taire par pudeur. Sur scène Calvin avance comme un chat. Il nous regarde avec défi. Il danse doucement. Il nous raconte des histoires, Ce sont celles que l’on a tant écoutées sur les disques de Beat Happening, des Halo Benders ou encore The Hive Dwellers. Calvin compose ses chansons avec trois accords de guitare acoustique et sa voix grave et profonde. Elle s’étire parfois dans un étrange bourdonnement qui capture l’attention de toute la salle. Je prends vite mes habituelles photos, j’enregistre rapidement A Woman Named Trudy pour ne rien faire d’autres qu’écouter les chansons de Calvin. Je ne décroche pas quand il chante a capela et je me dis que tout ceux qui étaient là  se souviendrons probablement de ce concert toute leur vie …

( ♫) Calvin Johnson – A Woman Named Trudy (Bootleg)

Texte, mauvaises photos et booltegs (effaçables sur demande) par Mathieu Gandin