L’autre jour j’ai eu cette vision assez étrange. J’ai vu une autre réalité faite de musique et de substance mystique. Nous pinçons les cordes de la guitare. Nous frappons avec des baguettes l’autoharp. Nous sommes assis en tailleur, le regard fixe sur l’instrument. Après avoir joué, nous restons là, sous le soleil (exactement). Nous fumons un joint puis nous fermons les yeux. Des voies mystiques s’offrent à nous au cours de cette méditation hallucinatoire. Le vent dans les arbres et les fleurs ne réagissent pas de la même manières au contact de nos mains.

L’autre jour j’ai vu défiler devant mes yeux la vie triste de cet homme qui pète les plombs. J’ai eu l’impression de voir un immense paradoxe. Celui où la fin justifie les moyens. Sauf que tous les moyens mis en œuvre t’éloignent de plus en plus de la fin initialement prévue. La mort était proche et la violence de la situation devenait intenable. A la place de l’homme dont je voyais défiler la vie, je serais parti dans le désert avec les indiens d’Amérique. Je serais resté là à profiter encore un peu de mes derniers jours en prenant des champignons hallucinogènes.

L’autre jour j’étais dans le métro. Une fois de plus ça n’avançait pas assez vite. Ca ne servait à rien de s’énerver. Il fallait bien trouver quelques choses à faire en attendant. J’ai fait un pas de côté et je suis sorti du wagon. J’ai marché dans la nuit pour rentrer chez moi. Je longeais l’immense avenue sans vraiment faire attention aux gens qui se trouvaient autour de moi. La musique que j’écoutais était un collage expérimental enregistré sur K7. A mesure que la cadence de mes pas se synchronisait avec le rythme des percussions je me disais qu’il n’en faudrait pas plus pour rester dehors dans la nuit, à bloquer sur la lumière incandescente des étoiles.

( ♫) Laraaji – Vision Song Suite

Mathieu