L’autre jour j’étais à cette soirée où je m’ennuyais. Les gens parlaient mais je ne les écoutais pas. Je suis parti au bout d’une heure. J’ai cherché un taxi, mais je n’en trouvais pas, alors je suis rentré chez moi à pied. J’avance doucement au milieu des immeubles. Le bruit de mes pas résonnent quand j’accélère ma marche. Les trottoirs sont sales mais je n’y fais pas trop attention. Dans ma tête je ressens les phrases hypnotiques du synthétiseur ainsi que le bruit de l’écho et de la réverbération. Tout ce qu’il restait, c’était du bleu sombre et une petite lumière aveuglante au loin.

Et puis j’en ai eu un peu marre. Il fallait que je rentre chez moi, que je retrouve mon chemin, que je me rende dans une station de métro, que je trouve un trajet fiable et rapide, que je traverse la rue, que je cherche mes clefs, que je me brosse les dents et mette mon pyjama, que je m’endorme pour reprendre des forces, que je ne pense pas à tout le boulot qui m’attend demain. Je n’ai pas fini de penser à tout ça que  je sens déjà le vent froid de la nuit sur mes épaules. Il y a le bourdonnement du synthétiseur, encore et encore, et puis aussi un peu de guitare. Devant moi les portes du parc se sont ouvertes. Et puis je suis rentré.

Le bruit du vent dans les arbres, les étoiles prennent une étrange forme, les animaux se réfugient dans les arbres, la faible lumière des réverbères, la pluie légère qui commence à tomber. Le cosmos s’étend devant moi, tourne dans une étrange forme qui finit par ressembler à un mandala indien. L’écho des notes de synthétiseur peint un étrange pattern rythmique, quelque chose de totalement hypnotisant. Le bourdonnement n’en finit plus. A la fin, sans que je sache pourquoi, je me suis retrouvé chez moi …

( ♫) Jon Porras – Apeiron

Mathieu