Les infrabasses résonnent et on distingue quelques notes de guitare. On avance dans la rue sous un ciel grisonnant. On ne voit pas très bien au milieu du brouillard. Les gens défilent lentement. Certains toussent nerveusement, d’autres ont les yeux en larmes. Ils se protègent le visage avec un vieux mouchoir tout mouillé. Un immense nuage noir apparaît dans le ciel. On voit des personnes qui se mettent à courir, à paniquer. L’environnement post-urbain semble prendre peur, cherche à s’adapter. On sort un appareil photo du sac. On vise, l’œil crispé sur l’objectif. Click Clack.

frontlessly ( ♫) Ensemble Pearl – Ghost Parade

Les rythmiques de la batterie sont assez éparses et menaçantes. Il y a comme un effet d’écho dans les premières notes. Quelqu’un vient d’allumer un incendie dans le garage. Les pneus brûlent et la fumée se répand dans le ciel. Les passants paniquent un peu. C’est presque une aubaine, tant cet incident vient rompre avec la monotonie. Les enfants courent de partout, certains sont tellement excités qu’ils ne se rendent même plus compte du volume sonore de leurs cris. Les pompiers sont arrivés, et la panique s’est arrêtée progressivement. La fumée se dissipe lentement. On pouvait voir le soleil apparaître dans le ciel. On le voit, à travers les branches des arbres. L’incident est terminé. On peut rentrer chez soi.

Koson ( ♫) Ensemble Pearl – Painting On A Corpse

Le bras du tourne-disque se pose doucement sur le vinyle. On entend un long drone bourdonnant. On imagine qu’il provient d’un intense travail de composition avec une guitare et un clavier. On s’arrête. On ferme les yeux. On éteint l’ordinateur. On reprend conscience du temps qui défile lentement. On entend une petite phrase mélodique. Elle est assez lointaine. Elle sûrement mixée juste comme il faut pour donner cette légère impression fantomatique. Et quand le bras du tourne-disque va se perdre dans le lock-groove, j’ai l’impression de toujours entendre cette note qui résonne …

( ♫) Ensemble Pearl – Giant

Mathieu