Etripage en tout genre sur le perron de la porte alors que le soleil se lève dans une lueur rougeâtre. Sentiment d’abandon de nos forces et épuisement progressif alors qu’il faut déjà reprendre sa hache et son fusil de chasse. Requiem pour un massacre et défonçage en règle des dernières barrières de résistance par la horde devenue folle en mangeant de la viande issue du génocide animal. Hurlements grotesques et fin de civilisation. Pousser le carnage jusqu’à ses derniers retranchements et sentir son énergie vitale partir au fur et à mesure que l’assaut redouble d’intensité. Se rappeler que tout cela a commencé par le sang et se terminera par le sang. Entendre un léger acouphène et le garder pour soi, comme un souvenir béni issu d’une époque ancienne, plus belle et paisible. Voir les mâchoires voraces se refermer sur la chair ferme et fatiguée. Se rappeler que nous ne sommes pas invincibles et que petit à petit, insidieusement, progressivement, les années condamnent …

Et puis finalement non, l’assaut n’a pas eu lieu. Avoir conscience qu’il n’y a pas de menace. Respirer un bon coup. Sentir sa colère partir après avoir écouté le déluge distordue des guitares, basses, batteries et hurlements. Rire un bon coup lors des premières mesures de blastbeat et voir immédiatement partir l’essentiel de sa colère ainsi que ce fichu mal de crâne. Devenir plus calme et détendu. Respirer lentement et se voir soudainement zen alors que la musique redouble d’intensité dans l’extrême et que les cris sont de plus en plus forts et désespérés. Se rappeler que le chemin ne sera jamais facile. Savoir rester proche des siens. Demeurer fidèle à ce que l’on est. Et puis oublier tout ça et se lancer dans un ultime headbang alors qu’insidieusement, progressivement, les années condamnent …

( ♫) Napalm Death – How The Years Condemn

Mathieu