Destruction de tes vêtements casuals à coup de ciseaux pointus et rouillés au moment où tu ne t’y attends pas. Découpage de mains récalcitrante avec une vieille tronçonneuse ensanglantée. Noyade de rigueur dans les marécages profonds et boueux sans que l’on ait rien demandé alors qu’une rivière de sang semble s’écouler un peu plus loin sur le chemin. En finir une bonne fois pour toute avec ses oreilles sous l’assaut répété d’une basse crasseuse à la noirceur massacrante, d’une guitare dont les riffs nihilistes semblent se rapprocher d’une perceuse que l’on enfonce dans ton crâne, et d’une batterie aux rythmes martiaux et militaires. Je ne sais plus trop où j’en suis mais la fin du monde peut venir, je suis prêt, je ne verrai pas la différence avec aujourd’hui …
Perdu au fond de la rue les choses me sont alors parues plus simples. Personne n’est venu remettre en cause mon avis sur la question. Tout est vide et les habitations se sont écroulées depuis bien longtemps. La rouille se repend un peu partout depuis les pluies torrentielles. Je vapote au milieu de la rue, assis sur un tas de déchets, toujours à la recherche d’un port USB pour pouvoir recharger ma cigarette électronique. Une note d’espoir semble poindre quand j’aperçois un loup qui galope au milieu du terrain vague. J’entends alors cette mélodie calme, où le son de la guitare ressemble un peu plus à celui de ce vieux synthétiseur. Cool, la fin est proche une fois de plus et elle n’a toujours pas fini de me surprendre …
Mathieu