« Society is my friend / He makes me lie down » Ils marchaient tous les deux, main dans la main, d’un pas pressé, on fait souvent ce genre de grands gestes quand on a vingt ans. Il y avait quelques choses en eux qui voulaient qu’on les remarque, lui portait des lunettes de bakélite, un jean, des converses, une veste bleu foncé – typiquement bourgeoise – posée sur une chemise bleu clair. Elle se demandait ce qu’elle pouvait bien faire avec lui ; passer les premiers échanges, les premiers instants avec lui, les premières étreintes maladroites, elle ne se voyait pas rester avec lui. Alors avant d’en finir avec lui, elle jouait cette espèce de comédie sociale, il faut dire qu’il avait un appartement dans le 7eme arrondissement, dans la rue Velpeau, payé par son père, qui espérait que sa progéniture allait devenir l’un de ces cadres hypocrites. Elle repensait alors au choix qu’il faudra bien prendre un jour, rester avec ce garçon sans âme ou partir … « Society is my friend / He makes me lie down »
( ♫ ) Kurt Vile – Society Is My Friend
En ce moment j’aime bien écouter Funeral Song des Minks, il y a quelques choses d’assez référencés dans ce titre. C’est peut être cette basse mélodieuse, jouée au médiateur, qui évoque un peu Simon Gallup de Cure, à moins que ce soit les guitares claires, qui partent directement dans la catégorie de Felt, ce synthétiseur qui semble en provenance direct d’une vidéo de New Order, ou encore ses voix lointaines, comme dans un titre de shoegaze de 1991 … C’est le printemps, c’est le genre de groupe qui s’écoute tout seul à cette époque, en attendant le prochain album de The Pain Of Being Pure At Heart …
( ♫ ) Minks – Funeral Song
« C’est quoi ce disque ? »
« Sheet Music. Il a été composé par un anglais qui s’appelle The Doozer. Tiens, je vais te passer The Light»
« Dis donc, il a une drôle de voix … »
« Tu as déjà écouté Syd Barrett ? »
« Et ce synthétiseur, il est étrange quand même … »
« Moi je l’aime bien, et puis il y a ce son de guitare, essentiellement rythmique qui passe bien, je trouve … »
« Et il raconte quoi là ? »
« You Don’t Deserve The Light You Get »
« Ah oui, quand même, il est pas très gentil »
« Il faut voir ça comme une forme de détachement légèrement lunatique et humoristique du monde dans lequel nous vivons … »
« Et tout le disque est comme ça ? »
« Il y a beaucoup de titres qui suivent cette ligne mélodique »
« Il est bizarre là le violon … »
« C’est le passage bruitiste du morceau … »
( ♫ ) The Doozer – The Light
Par Mathieu
Super décevant le The Pain Of Being Pure At Heart, je te conseille de rester sur le Minks 🙂
Je n’ai pas encore écouté le POBPAH, mais en quoi il est décevant ?