Neil Young – Le Noise

Hier, j’avais envie d’écrire sur le dernier Neil Young et puis j’ai eu la flemme, la fatigue sûrement. Plus tard, j’ai repensé à un trajet dans un train de banlieue particulièrement long où j’ai pu prendre le temps d’écouter « Le Noise », et finalement l’envie d’écrire est revenue. Il faut dire qu’un morceau comme Love And War s’impose là en quelques accords plaqués sur une  guitare acoustique (sûrement la légendaire Martin de Neil Young, est-ce la D18 ou la D28 ?), et puis cette voix si fragile, si haut perchée ; elle a vieilli, mais on la reconnait immédiatement.

Il y a cette façon de jouer qui nous met dans le bain dès les premières notes. Alors dans le train de banlieue, entre St-Quentin-en-Yvelines et Montparnasse, j’ai regardé le paysage défiler et j’ai écouté tout ce que Neil Young avait à dire, et c’était très beau. Il y a juste la guitare, acoustique ou électrique gavée de fuzz, de distorsion, qui vire parfois au drone, et au milieu de tout ça il y a la voix du Loner qui continue d’avancer encore et encore. A un moment j’étais entre Clamart et Viroflay, les petites maisons, les jardins, les arbres se succédaient devant moi, et Neil Young était dans mes oreilles à balancer ces accords abrasifs et y déclamer certains de ces textes les plus sombres.

En arrivant à Montparnasse, j’écoute Hitchhicker ; sans trop m’en rendre compte, je note quelques paroles qui vont me marquer pour la suite de la journée : « The neon lights / And the endless nights / They took me by surprise / The doctor gave me valium / But I still couldn’t close my eyes / I still couldn’t close my eyes ». Le grand Neil gratte là où ça fait mal et nous montre certaines de ses blessures, celles qui n’ont pas bien cicatrisé. Moi, j’en ai pas beaucoup, mais Neil Young a toujours ce je ne sais quoi qui rend chacune de ses chansons universelles. Alors je suis sorti du train, sur le quai il faisait froid, je resserré mon manteau et j’ai continué mon chemin. Je me suis rappelé qu’il y a quelques années, j’avais dû faire le même trajet en écoutant Jason Molina, ça devait être un signe …

Seul, il arrive parfois que l’on se retrouve au milieu du chemin. Parfois on se perd, parfois on fait des détours, et parfois on revient sur la route. Le Loner a dû faire pas mal de détours, mais il est toujours là, avec juste deux guitares, et ça envoie toujours autant. En sortant de la gare, je l’imaginais en train de poser le flight-case de sa Gibson Les Paul dans le studio de Daniel Lanois

Par Mathieu

3 thoughts on “Neil Young – Le Noise

  1. Hello.

    J’ai été très agréablement surpris de ce nouvel album car je l’ai appris chez toi hier soir. Et je dois reconnaitre que Neil Young est un des songwriter que je préfère, une sorte de repère pour moi, un modèle inégalé et inégalable !!!

    Depuis que j’ai écris hier un bref post sur son retour, j’ai enfin l’album. Aux premières écoutes faites, je trouve “Le Noise” (ouah, quel titre) comme un mix (une synthèse ?) entre plusieurs de ces disques : “Weld” (91) (son “Metal Machine Music” à lui), la B.O de “Dead Man” (96) et son “Unplugged” (93).

    Avec le Loner, le rock’n’roll ne mourra jamais !!!!!!!!!

    1. Oui, le son rappelle bien ces disques 90’s, il ne manquerait plus que Pearl Jam en backing band. Sinon, Le Noise m’a fait penser à Rust Never Sleep par moment, dans sa façon d’alterner acoustique et électrique.

  2. Oui c’est vrai, je n’avais pas pensé à “Rust Never Sleep” pour cette alternance acoustique et électrique.
    Je n’ai “Le Noise” que depuis deux jours mais je sens déjà qu’il va me suivre, m’accompagner longtemps. C’est inouï de voir ce qu’il arrive à créer, juste avec sa voix et ses guitare avec effets ! Les disques avec juste guitare/voix me séduisent difficilement. Mais là, le Loner frape très très fort, véritable “arme de destruction massive” pacifiste !!!
    Plus que jamais, Neil Young prouve qu’il est un immense songwriter, le plus grands vivant et qu’avec lui : “Rock and roll can never die…”

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