Difficile de parler de Rien sans se lancer dans un jeu de mot un peu quelconque. Pour la sortie de leur troisième disque, Rien ne fait pas les choses à moitié, le packaging de « 3 » est très soigné ; derrière la sobre jaquette en carton, on découvre un CD à l’esthétique peu commun, noir d’un côté et blanc de l’autre, (c’est sur la face noir d’ailleurs que l’on peut lire le CD). Rien est un collectif grenoblois, distribué par le label de l’Amicale Underground où l’on peut entendre aussi Domotic (Stéphane Laporte de Centenaire) et My Jazzy Child, bref que du beau monde, musicalement ça s’annonce plutôt bien. Après une première écoute rapide, on peut dire que Rien joue du post-rock, et encore, là, on a rien dit …
En quatre titres, Rien installe de nombreuses ambiances, parfois sombres, comme les quelques notes blafardes jouées sur un synthétiseur échappé de je ne sais quel film de science fiction en introduction d’Un Salaud En Enfer. Le temps d’installer de nouvelles rythmiques et nous voilà déjà projeté au milieu des guitares abrasives de Le Soleil A Toujours Raison. Ca change souvent d’ambiance, mais la rythmique reste là, répétitive et bien déterminée à emporter ce morceau vers une sorte de krautrock répétitif, tandis que les guitares deviennent de plus en plus ambiantes, passant de riffs saturés de distorsion et des phrases plus atmosphériques …
Le reste du disque prolonge encore cet espace sur trente minutes avec deux autres titres tout aussi passionnant et précieux à écouter, avant de s’achever sur quelques rythmiques tribales, nous laissant seuls dans les nuages, où les vertues hypnotiques de cette musique font leurs effets. Théoriquement, Rien a prévu de s’arrêter en 2014, en attendant vous pouvez toujours télécharger leur album sur le site de l’Amicale Underground. D’ici là, on reste sûr de Rien …
( ♫ ) Rien – Un Salaud En Enfer
Par Mathieu
Un peu déçu par ce disque qui s’est débarrassé de ses incartades cinématographiques. Après ça reste Rien et les rythmiques font toujours leur effet.