Le mur de la réalité est en train de lentement se distordre devant moi. J’avance au milieu des étoiles, et je suis légèrement en retrait par rapport à votre train-train social. Le monde semble se résumer pour moi à un long bourdonnement produit par le son déformé d’un mélodica. Cette musique me fait réfléchir à un ultime geste mais rien ne semble se produire, alors je reste dans cette stase sans trop me demander quoi faire d’autre. J’ai l’impression d’être coincé dans une abime du temps légèrement décalée quand une personne me bouscule en sortant de la rame de métro. Je quitte le quai pour rejoindre l’escalier en me demandant comment redécouvrir l’ancien arithmétique de la main …
La musique semble avoir pris toute la place qui restait. La dynamique de l’enveloppe sonique semble réverbérer dans toute la pièce qui se dessine face à moi. Je referme la porte et je me retrouve instantanément sur le trottoir. C’est la nuit et seul un lampadaire vient éclairer cet endroit délabré où de vieux ordinateurs cabossés jouent une mélodie lointaine en provenance du siècle dernier. Richard Skelton vient assurément de composer le plus beau disque que l’on pouvait faire en jouant le moins de note possible pendant une heure.
( ♫) The Inward Circles – Ancient Arithmetic of the Hand
Mathieu