Je n’ai jamais compris pourquoi je me suis retrouvé sur cette affaire. D’habitude je m’occupe du menu fretin, des histoires sans importance, des filatures, de l’adultère. Mais aujourd’hui je suis au milieu d’un tel merdier que je me demande encore à quel moment la situation m’a échappé. Je prends le temps de respirer. Je regarde le revolver que je tiens dans ma main droite. C’est un Beretta M9. Il est maculé de sang. Je ne sais plus combien de balle il me reste dans le chargeur. Une. Deux peut être. Je n’ai pas compté. En y réfléchissant bien, je crois que la situation m’avait échappé depuis le début …
( ♫) Umberto – Boston, 1942
Flashback. Boston, 1982. J’étais plutôt content que cette fille fasse appel à mes services. Elle voulait que j’enquête sur son père. Elle avait un corps parfait et des yeux irrésistibles. Je lui ai d’abord dit que je ne faisais pas ce genre d’affaire. Mais le truc qu’elle a fait avec les cheveux, comme ça, naturellement, sans s’en rendre compte. Ca m’a fait craquer. Une petite voix dans ma tête me disait que j’allais bientôt le regretter. Je crois qu’il faut toujours écouter son instinct. J’ai accepté et j’ai commencé à remuer quelques contacts. J’ai passé quelques coups de fils. J’ai suivi des gens en filature. J’ai payé des serveurs de bar pour avoir des informations. J’ai fumé beaucoup de cigarettes. La piste me ramenait indiciblement vers d’étranges événements qui s’étaient déroulés à Boston, 1942 …
( ♫) Umberto – The Investigation
Je cours dans la rue, sous la pluie. Il me faut un verre d’alcool pour me remettre de ce que j’ai vu. Peut être bien plusieurs. La fille était là. Morte. Malgré le fait qu’elle avait été en partie dépecée, je l’avais reconnu. C’était horrible. Qui avait bien pu faire ça ? Un verre de whisky. Peut être bien plusieurs. Quelqu’un était en train de rejouer à l’identique les événements de 1942. Le père de la fille avait travaillé sur l’enquête à l’époque. Il avait failli devenir complétement fou. Ca me travaille. Il avait passé quelques temps dans un asile de fou avant de refaire sa vie après. Il y a quelques personnes qui me suivent. Ca me travaille …
( ♫) Umberto – The Waterbed
Les types qui me suivaient m’ont un peu tapé dessus. J’avais l’arcade sourcilière qui saignait. Leur chef m’a expliqué toute l’histoire. Le MacGuffin. Je n’ai pas tout écouté. Je ne me souviens plus très bien du pourquoi et du comment. Après je me suis battu avec les types. J’ai pu attraper un revolver, le Beretta M9. J’en ai tué quelques-uns. A la fin le chef a voulu dégainer son flingue. Je pointais le mien vers lui. Enfin son dernier sbire pointait le sien vers moi. Pour sortir de se dilemme mexicain, j’ai tirer sur le boss et le sbire en même temps, mais je me suis pris un pruneau dans le ventre. Maintenant je marche dans la rue. Il pleut. J’ai du mal à me tenir debout. Je n’ai jamais compris pourquoi je me suis retrouvé sur cette affaire. En y réfléchissant bien, je crois que la situation m’avait échappé depuis le début …
( ♫) Umberto – Paralyzed
Par Mathieu
Sympa cette histoire, ce polar au style Austérien !!!
Sinon, j’ai moins accroché avec “Night Has A Thousand Screams”, le dernier Umberto. Je ne peux pas dire qu’il soit loupé mais je l’ai trouvé moins accrocheur, moins Immédiat que “Prophecy Of The Black Widow”. Moins abouti peut être aussi, plus abstrait, beaucoup de passages rythmiques/sons, plus épurés….plus Carpenter encore que les autres.
A +
mieux vaut écouter les différents chapitres de ‘regression’ de nate young, non ?
Ah ce n’est pas tout à fait la même chose. Regression de Nate Young travaille plus sur des textures, des bruits, tandis qu’Umberto reste plus du côté de la BO de Giallo. Mais on pourrait mixer les deux qui me semblent complémentaires …