Dimanche 8 Juillet, je marche le long du canal St-Martin, c’est la fin de l’après-midi, il fait beau même si le ciel est légèrement nuageux. J’arrive au Point Ephémère un peu fatigué. Le temps de prendre une bière au comptoir tout en tapant un peu la conversation avec quelques personnes croisées ici ou là, j’achète deux 45 tours (dont un pour Starsky) à King Dude en personne. Et puis la salle se retrouve plongée dans l’obscurité.
Quelques notes qui s’étirent dans un long bourdonnement psychédélique, il y a un batteur, deux guitares, un violoncelle, un saxophone et un chanteur barbu qui joue de longues vocalises réverbérées, Dr Drone porte bien son nom (et aussi le postiche.) Je prends quelques photos et je me laisse doucement envahir par ce psychédélisme improvisé. Pendant une quarantaine de minutes, qui se révéleront assez cosmique, je capture une partie de cet instant de free-jazz mystique et tribal tout en me disant qu’il faudra que j’aille écouter l’un de leurs disques dans les prochains jours …
( ♫ ) Dr Drone (un extrait de 10 mn)
Un son de guitare gavée de réverbération en provenance des sixties. King Dude fait son apparition habillé en man in black, il harangue un peu la foule, tout en gratouillant les cordes de son immense Gretsch. A côté de lui, le batteur se tient debout, devant un simple tom basse, et c’est un détail qui a son importance. Avec son pied, il joue aussi d’une petite percussion, il n’en faut pas plus pour accompagner cette musique. Un second guitariste, lui aussi avec une immense Gretsch, trace quelques lignes claires pour accompagner le chant grave et les paroles sombres – limites gothiques – de King Dude. Et je me dis qu’il ne manque plus qu’une contrebasse pour naviguer en plein Swamp Rock. J’ai l’impression de voir quelques fantômes rétro traverser la salle pendant que je prends des photos. Je crois que j’ai raté le moment où il jouait Lucifer’s The Light Of The World et ça m’énerve un peu …
( ♫ ) King Dude – You Can Break My Heart (bootleg)
Retour dehors pour prendre un peu l’air, il y a une file d’attente qui ne désemplie pas depuis le début de la soirée devant une baraque à frites, installée à côté du Point Ephémère. Fuyant l’odeur de graillon, je retourne devant la scène où Wooden Shjips finit sa balance. Le groupe revient rapidement, la salle se retrouve plongée sous jeu de lumière stroboscopique. Derrière cet effet kaléidoscopique, Ripley Johnson, la voix noyée de réverbération, joue des cordes de sa guitare, une Airline, pour envoyer quelques puissants riffs cosmiques tandis que Dusty Jermier finit de nous hypnotiser avec une basse profonde (Une Ibanez) et répétitive. Au premier rang, certaines personnes du public se mettent à danser de joie. J’arrête de prendre des photos pour mieux apprécier ce grand jam psychédélique qui s’achèvera par une immense reprise du Vampire Blues de Neil Young.
( ♫ ) Wooden Shjips – Fallin’ (bootleg)
Je repars étourdi mais heureux d’avoir enfin pu voir cette musique astrale sur scène. Je bois une bière le temps de trouver un taxi, dans l’espoir de vite me plonger dans mon lit pour y trouver un sommeil réparateur. Le lendemain, je ne suis pas sûr de pouvoir me remettre de ce déluge de riffs interstellaires …
( ♫ ) Wooden Shjips – Home (bootleg)
Texte, photos et bootlegs (effaçables sur demande) par Mathieu Gandin
Oh la vache ça avait l’air vachement bien (soupir désespéré). Merci pour le 7” !
Oui, les groupes étaient vraiment bons ce soir ! Il me reste quelques bootlegs du concert de King Dude, ça pourrait être bien de les diffuser plus tard …
Et puis pour le 7″ attention, édition limitée 😉
Wooden Shjips est un groupe que j’aime beaucoup……..une des meilleures formations actuelles de rock (néo)psychédélique aux ambiances ultra hypnotiques……….Et entendre en live la relecture du titre “Vampire Blues” de Neil Young, le pied !!!!!
Cette reprise était grandiose pour finir leur concert !