La seule certitude qu’il nous reste tiens dans cette rythmique répétitive, elle constitue le seul élément musicale qui reste là. Enfin, non, il y a aussi cette voix qui débite toutes ces phases. C’est presque du slam. C’est presqu’une certitude qu’on finit tous par rester seul. C’est presqu’une certitude que demain ne veut pas dire grand-chose. Et puis parfois j’ai envie de rire en écoutant Bruit Noir, surtout sur Joy Division. Je ne sais pas pourquoi mais ce titre me fait marrer. Sans doute parce que je considérais Joy Division comme un groupe déprimant quand j’étais plus jeune et aussi parce que cette description du livre de Bertrand m’a touché et aussi parce qu’il faut bien reconnaître que Ian Curtis était effectivement entouré d’abrutis. Et puis aussi les dents de Michel Houellebecq et Lou Reed qui perd son cerveau avec Metallica. Faudrait que j’écrive un jour sur ça, et puis aussi le fait que parfois on s’amuse de peu.
La musique ça peut vous prendre à la gorge. Ca peut vous étouffer une bonne fois pour toute et vous faire fuir aussi parce que bon, ça peut faire peur, ça peut vous renvoyer quelques choses qui vous remue de l’intérieur. Faudrait que je réécoute Programme. On n’aime pas trop les choses qui remuent de l’intérieur quand on écoute de la musique. On préfère les trucs un peu pop, un peu facile avec des arpèges de guitare folk, du piano et une voix accueillante comme celle de Neil Young ou David Bowie. Deux vieilles stars, l’une est morte, l’autre ça finira bien par partir un jour. On sera tous triste ce jour là parce qu’on se retrouvera seul, parce qu’on aura perdu les derniers repères que l’on gardait d’une autre époque. Celle qui voulait dire que l’on pouvait être libre. Mais en fait non, ça n’est jamais gagné ça. Tout ça c’est parce qu’on est mardi matin. C’est pas génial le mardi matin, mais bon, je ne me plains pas, je pourrais découper des bœufs à la scie électrique.
( ♫) Bruit Noir – L’usine
Mathieu