J’ai eu envie de me perdre à nouveau dans les méandres psychédéliques que forment les arrangements opiacées de Matt Valentine (alias MV de MV&EE). La sortie de « Blazing Grace » a été une invitation pour cette musique faite de passages kaléidoscopiques où se superposent guitare acoustique, harmonica, distorsion, tambourin et chants improbables mais attachants. J’y ai entendu un monde champêtre, surréel et pourtant immédiatement familier. Je me suis presque vu au milieu d’une clairière, assis en tailleur devant le feu de camp, au clair de lune, à accompagner ces chansons folk à la flûte sans me rendre compte que je suis en fait au milieu dans mon salon. Que ces atmosphères boisées me fassent oublier mon quotidien urbain n’est sûrement pas un hasard.
On y entend des compositions rurales, des enregistrements qui sonnent parfois comme du field-recording primitif, des arrangements rustiques et quelques choses de définitivement hypnotiques et circulaires. J’ai beau écouter inlassablement ce disque, il y a toujours un petit détail dont je prends immédiatement conscience, un truc qui prend soudainement une importance prépondérante. Ca peut aller de la ligne de basse charpentée comme du gros œuvre, un étrange riff de guitare électrique, une intonation dans la voix qui n’est pas sans évoquer celle de Neil Young et plusieurs couches de lignes mélodiques. Il faudra vérifier après quelques semaines à écouter ce disque en boucle, mais il me semble que cette musique produit autant d’effet qu’un acide léger et doux.
( ♫) Matt Valentine – Blasted in the Haze
Mathieu