Alors que l’envie de ne rien faire se profile à l’horizon voilà que débarque sans prévenir un nouveau disque de Deerhoof, et cela un an à peine après la sortie de l’immense « La Isla Bonita ». A l’écoute de ces quinze titres, je découvre avec un plaisir encore une fois renouvelé cette power-pop rebondissante dont il me faudra bien plusieurs écoutes avant de pouvoir clairement décrypter ces phrases de guitare abstraites, ces lignes de basse étrangement entêtantes et cette batterie qui frappe bien, mais cela ne surprend guère de la part de Greg Saunier. A ma grande surprise ce dernier vient chanter sur That Ain’t No Life To Me et Dispossessor dans un registre garage-punk. Ca n’ira peut être pas très loin, c’est sûrement moins recherché que le reste de l’album, mais ce supplément d’énergie déglinguée correspond exactement à ce que j’ai envie d’écouter aujourd’hui.

On y entend aussi pas mal d’essais de compositions qui partent dans toutes les directions sonores possibles. Ca changent d’idées à chaque interruption et ça survient souvent là où on ne s’y attend pas trop. Il y a les rythmiques syncopées de Life is Suffering, le groove bizarre de Model Behaviour, les synthétiseurs psychédéliques de Criminals of the Dream et même plus encore que je ne sais plus vraiment où donner de la tête. Tout ceci me donne parfois l’impression d’être face à une immense compilation où l’on aurait rassembler les plus beaux titres de chaque genre musical. A un moment, Satomi Matsuzaki joue seule avec sa basse sur un morceau assez lo-fi, le bien nommé Patrasche Come Back, et j’ai l’impression d’être à la frontière de toutes les musiques possibles et imaginables, mais il suffit d’écouter les riffs de guitare lâchés sur The Devil and his Anarchic Surrealist Retinue pour se dire que tout va bien.

( ♫) Deerhoof – The Devil and his Anarchic Surrealist Retinue

Mathieu