Vendredi 1er Juillet, Fred Paquet – le disquaire dont je suis devenu un fidèle client par la force des choses – a fait venir The Membranes à la Mécanique Ondulatoire. Arrivé sur les lieux, je descends quelques escaliers pour rejoindre la salle de concert. Le guitariste et le bassiste d’Ours Blond finissent leur balance au milieu du public et le batteur est seul au fond de la scène. Ce dernier cogne tellement fort que je ressens instantanément une sorte de concassage méthodique de mes tympans, mais qu’importe la douleur, le niveau sonore est bon et rien de ne vaut un concert de punk déglingué où le bruit est le plus précieux des sons. Le bassiste distribue quelques mandales dans la figure en s’excitant sur son instrument avec la ferveur d’un mitrailleur en première ligne, ça sonne exactement comme un mur de distorsions graves, celui qu’on adore tant entendre chez Lemmy et Lou Barlow et c’est exactement ça qu’il me fallait ce soir. Ah et il manque aussi deux mécaniques au guitariste qui a bien fait de ne pas trop s’accorder. Vu mon état de fatigue c’est juste parfait et d’ailleurs je me sépare de quelques euros au stand merch pour un t-shirt.
( ♫) Ours Blond (Live)
Après avoir repris un peu d’air frais et quelques gouttes de pluie au passage, je lorgne d’un œil plein d’envie sur le rack de pédales d’effet de Deutsche Ashram. Merinde Verbeek chante d’une voix saisissante, flottant légèrement dans l’atmosphère, nageant au dessus de ces nappes de guitare – une belle Fender Jaguar – hypnotique qui semblent provenir d’un cratère en fusion. Ajay Saggar a un petit air de J Mascis et il a une façon bien à lui de jouer sur la dissonance de son instrument avec une pédale wha-wha. Ca consiste à tendre lentement vers un terrible larsen aigu alors qu’une ribambelle de phrases mélodiques sont passées au spectre d’une fuzz bien sale. Ceux qui n’apprécieront pas ce psychédélisme peuvent retourner à leurs disques ennuyeux, les autres rentreront chez eux avec la vive intention de faire résonner leur guitare dans un immense bourdonnement qui mériterait d’envahir toutes les caves de cette année 2016.
( ♫) Deutsche Ashram (live)
Il suffit d’un titre des Membranes pour mettre tout le monde d’accord. Nous sommes instantanément catapultés dans un monde merveilleux où il n’y aurait que des bassistes aussi bons que Jean-Jacques Burnel, Peter Hook et Jah Wobble, que John Robb n’a d’ailleurs aucun mal à égaler. La salle s’est remplie, il fait chaud, et le public se lance dans une intense gesticulation qui ira du hochement de tête endiablé, si vous restez comme moi accoudé contre les briques de la salle à essayer en vain de prendre une bonne photo alors que le mur menace de s’écrouler sous les assauts répétés de la basse de John Robb , à la danse ensorcelée en poussant de nombreux hurlements de plaisir si vous êtes au premier rang. Bref, le concert valait largement son pesant d’or, ne serait-ce que pour ces versions enragées de Do The Supernova et Dark Energy et l’ambiance psychobilly-dub-post-punk de In The Graveyard.
( ♫) The Membranes – Do The Supernova & Dark Energy (live)
Texte, enregistrements et mauvaises photos par Mathieu Gandin
translation! Just a title of membranes to put everyone agrees. We are instantly catapulted into a wonderful world where there are only bassists as good as Jean-Jacques Burnel , Peter Hook and Jah Wobble , John Robb has also no harm to match. The hall was filled , it’s hot, and the public is embarking on an intense gesticulation which runs from furious nod, if you stay like me leaning against the brick room trying in vain to take a good picture then the wall threatening to collapse under the repeated assaults of the bass John Robb, the Witch dance pushing many screams of fun if you are in first place. In short, the concert was well worth its weight in gold , if only for these rabid versions of Do The Supernova and Dark Energy and atmosphere psychobilly -dub – post- punk In The Graveyard .
translation for DEUTSCHE ASHRAM: After regaining some fresh air and some rain on the way, I eyeing a full look with envy on the rack Deutsche Ashram effect pedals . Merinde Verbeek sings a striking voice, slightly floating in the atmosphere, swimming above the guitar layers – a beautiful Fender Jaguar – hypnotic that appear to come from a molten crater. Ajay Saggar has an air of J Mascis and he has a way for him to play on the dissonance of his instrument with a wha -wha pedal. It involves stretching slowly to a terrible feedback acute when a string of melodic phrases are passed to the specter of a very dirty fuzz . Those who do not appreciate this psychedelia can return to their boring drives, the other will go home with the strong intention to sound their guitar in a huge buzz that deserves to invade all the cellars of this year , 2016.