Autodestruction massive pour tout le monde sans que l’on ne sache trop pourquoi. Les arbres brûlent dans le jardin. Les immeubles s’écoulent les uns après les autres. Le sol s’ouvre et les voitures explosent. Une fumée verte s’échappe dans l’air et je me demande encore comment les survivants ont pu s’enfuir loin des décombres. Des avions militaires survolent les ruines et une pluie noir commence à tomber. J’ai trouvé un masque à gaz et un abri, j’attends les secours, du moins j’ai l’espoir qu’ils viennent un jour. A mesure que mes acouphènes se calment, je retrouve progressivement mes esprits et je me dis que rien ne pouvait mieux résumer la récente réédition de « Pink » du groupe japonais Boris qu’un scénario vaguement catastrophique porté sur l’annihilation en bonne et due forme.
Le voyage continue en plein cœur des ténèbres après avoir encaissé coup sur coup avec Pink, Woman On the Screen, Nothing Special, Blackout et Electric. On en ressort hagard, épuisé, à genou mais heureux d’avoir entendu un tel déluge sonore prompte à concasser méthodiquement nos tympans, même si, au delà de la douleur, rien ne vaut un disque où le bruit est le plus précieux des sons. La sérénité tant attendue viendra parfois avec My Machine et Tiptoe mais j’avoue garder une grosse préférence pour l’immense Farewell, placé en ouverture du disque et qui porte en lui tout les espoirs d’un nouveau monde.
( ♫) Boris – Farewell
Mathieu