Le vent se lève tout de doucement alors que le soleil se couche sur la ville. Assis sur l’herbe, au milieu des arbres, on allume un petit feu de bois car l’obscurité de la nuit nous entoure de son étrange costume. On s’assoie autour des bûches qui s’enflamment et on commence à discuter tranquillement. On écoute les longs bourdonnements qui proviennent de je-ne-sais quel instrument à vent. On écoute la guitare acoustique qui suspend progressivement toutes les notes de ses cordes pincées. On discute d’une voix grave et il y a aussi une basse rebondissante qui fait des slides. Nous sommes la plus petite tribu de ce monde et nous respirons l’air frais nocturne au milieu de cet îlot de nature perdu au milieu des immeubles.
( ♫) King Champion Sounds – Smallest Tribe in the World
Changement de lieu, changement d’ambiances. Mardi soir, je remonte le boulevard Barbès pour rejoindre l’Olympic Café. J’ai raté la première partie mais pas la seconde (Os Noctambulos, très bien). Il est vingt-deux heures trente, King Champion Sounds joue au milieu d’une vingtaine de personnes qui auront la joie d’écouter l’un des plus beaux groupes Hollandais qui soit. Leur dernier album “To Awake In That Heaven of Freedom” est très bien et on y entend des guitares électriques totalement free qui veulent sonner comme Sun Ra, des cuivres assez fous, une rythmique métronomique et une basse qui avance avec la ferme intention de rattraper celle de Steve Hanley. Et puis il y a aussi G.W. Sok qui a ramené ici le chanté-parlé de The Ex (mais comment faire autrement quand on a été le chanteur de ce groupe pendant trente ans). On n’était peut être qu’une vingtaine ce soir à voir King Champion Sounds mais on s’en souviendra sûrement toute notre vie.
( ♫) King Champion Sounds – A Foggy Day In Rotterdam
Mathieu