Vendredi 11 Novembre, alors que la fatigue, le froid et peut être même plus encore s’abattent sur nous je me rends au Trabendo pour y voir Kevin Morby, mais surtout Steve Gunn et Meg Baird à qui revient la tâche d’ouvrir la soirée. Le set de Meg Baird démarre assez tôt et nous la retrouvons assise sur un tabouret, à tenir les spectateurs en apesanteur avec sa voix cristalline et une vieille guitare folk (il me semble reconnaitre une Martin D15). Ses mélodies boisées jouées toutes en cordes pincées se propagent doucement dans la salle et on prend à nouveaux le temps de respirer lentement entre chaque morceaux qui s’étire pour se révéler magnifique de bout en bout. Quand Meg Baird termine par une très belle reprise de I Don’t Want to Talk About It du Crazy Horse, je regrette déjà ne ne pas la voir revenir en fin de soirée avec Heron Oblivion.
( ♫) Meg Baird (Live)
C’est avec quelques notes de pedal-steel que Steve Gunn démarre son set, laissant ainsi ses morceaux se déployer avec la force tranquille de trois guitares et d’une section rythmique en béton armé. Je commence de hocher la tête de plaisir à l’écoute des premières notes d’Ancient Jules et je reste assez scotché par l’indéniablement virtuosité à la six cordes de Steve Gunn et ses musiciens. Il n’empêche, je ne sais pas si ça vient des réglages acoustiques de la salle mais il me manque un petit quelque chose qui aurait permis au concert de partir dans un mélange inoubliable d’électricité nerveuse et de vieux folklore. Je suis trop jeune pour avoir vu Creedence Clearwater Revival sur scène mais je suppose que vous voyez ce que je veux dire.
( ♫) Steve Gunn – Ancient Jules (Live)
La fatigue commence à l’emporter, mes frêles épaules ont du mal à porter mon sac et je doute pouvoir rester jusqu’à la fin du concert de Kevin Morby. Il n’empêche, l’ancien bassiste de Woods assure plutôt bien avec cette ouverture classieuse qui fait enchainer Dorothy – tout en tension velvetienne – à ce départ tranquille qu’est Cut Me Down. Plus tard, le tube I Have Seen The Mountain passe plutôt bien – peut être moins que la première fois que je l’ai entendu – et la reprise de Passing Through du regretté Leonard Cohen avec Elvis Perkins porte quelques moments d’émotions. Kevin Morby bouge bien sur scène, beaucoup plus que son groupe, et le public au premier rang est aux anges. Je sors sur la terrasse, il fait froid, j’ai hâte de rejoindre mon lit, mais je passe une bonne soirée quand même.
( ♫) Kevin Morby – Cut Me Down (Live)
Texte, enregistrements et mauvaises photos par Mathieu Gandin