Ce soir là, j’ai eu besoin d’entendre de longues nappes ambiantes quand le soleil s’est couche, alors que je rentrais chez moi en remontant la rue, un casque sur les oreilles et un bonnet rabattu sur ma tête. Le dernier disque d’Evan Caminiti s’est lentement imposé sur ces éléments de style avant de devenir pour moi une évidence. J’ai eu l’impression de marcher au ralenti, alors que le reste du monde semblait courir dans toutes les directions. Une étrange rythmique s’est installé, faite de boites à rythme rachitiques et de bruits industriels. Une pluie légère s’est abattu sur la ville. Je me suis arrêté pour observer les nuages gris qui se formaient au dessus des immeubles alors que le morceau se terminait sur une boucle répétitive, un bourdonnement, une sorte d’écho lointain et distordue – Une guitare déformée ? Un synthétiseur bidouillé ? des notes compressées ? – qui semblaient remplir tout l’espace.
Evan Caminiti donc. Outre les albums qu’il sort avec Jon Porras pour le duo Barn Owl – en y assurant pas mal d’arrangements et de modulations aux guitare ainsi qu’aux claviers – le voilà qui nous sort discrètement dix morceaux enregistrés en solo. J’avoue être dans un premier temps passé à côté du disque, je suis un peu en décalage avec le flux de nouveautés en ce moment, mais une écoute attentive m’a remis sur le bon chemin. Depuis quelques jours j’écoute en boucle NYC Ego, ses l’atmosphères vaporeuses se révèlent un bon moyen de refermer tout doucement cette longue semaine qui vient de se dérouler.
Mathieu