Tu finis ta bière sous la pluie alors que le groupe vient de démarrer son set. Tu entends le son étouffé de la basse et de la batterie au fur et à mesure que tu avances dans la salle. La scène semble se passer au ralenti alors que tu esquives quelqu’un visiblement remonté qui se prépare à bondir vers les premiers rangs et un type qui porte trois pintes de bières pour ses amis. Le groupe gesticule dans tous les sens, le bassiste – est-ce le quatrième ou le cinquième ? – fait trembler les murs en bourrinant sur son instrument tandis que le guitariste hurle dans son micro alors qu’un larsen fait siffler les tympans du public. Tu t’installes dans un coin de la salle, personne ne fait attention à toi, le volume sonore est intense et c’est sûrement le plus bel endroit où tu peux te trouver ce soir.
La basse ronfle comme jamais et la batterie file à toute berzingue. Dehors il pleut tellement que de la condensation commence à se former sur le plafond. Une goutte de ce qui semble être un mélange entre de l’eau et de la transpiration coule dans la bouche d’une personne pile au moment où elle tire la langue pendant sa désormais obligatoire séance de stage-diving. Le guitariste jette sa Fender Jazzmaster par terre et se jette dans le public avec son micro histoire de plonger ce concert un peu plus dans le chaos. Un photographe semble comme perdu sur la petite scène alors qu’il essaie d’immortaliser ce moment. Quelqu’un garde sa tête comme bloquée sur les baffles des enceintes et se met à vomir abondamment sur des cables électriques. Comment s’appelle le groupe déjà ? Die! Die! Die!
( ♫) Die! Die! Die! – Glacial Pace
Mathieu